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Gestion alimentaire : indépendance ou dépendance ?

Dans le présent article, notez que les conseils proposés peuvent ne pas être adaptés à vos besoins ; renseignez-vous donc auprès de votre médecin avant d’entreprendre un quelconque changement vis-à-vis de votre alimentation, afin de découvrir si votre cas est pathologique et nécessite de ce fait une prise en charge plus approfondie.

Le présent article s’adresse donc aux personnes en bonne santé, non atteinte de pathologie dont les effets sont liés à l’alimentation.

Bonne lecture !

Introduction

Je me suis un peu creusé la tête en me demandant ce que pouvait être le protocole idéal d’accompagnement en nutrition pour toute population saine.

Pour tenter de remettre de l’ordre dans mes idées, j’ai tenté de classifier (sous forme de tableau) les attentes distinctives que l’on pourrait avoir, afin que vous déterminiez un profil qui vous correspond davantage.

Population saine : tentative de classification des attentes distinctives en nutrition (suivi de mes meilleures solutions)

Dans le tableau ci-dessous, il va sans dire que les colonnes sont souvent communicantes dans la réalité, rien n’est vraiment dichotomique. En cela, interprétez le tableau ci-dessous comme une grille de lecture et non comme un point final.

Par exemple, un diététicien pourrait parfaitement demander à son client de s’inscrire sur une application en vue de mieux le sensibiliser et de rassembler plus de données à son sujet en dehors des consultations ; c’est d’ailleurs ce que font plusieurs professionnels du métier (comme c’est par exemple le cas ici : https://www.monsuividiet.com/).

Autres exemples : un diététicien renforce aussi le sentiment de contrôle et de légèreté que son client entretient vis-à-vis de son alimentation à force d’éducation et d’évolution en cours d’accompagnement, vous pouvez combiner une approche intelligente de diète flexible à des mises à jour occasionnelles de votre « journal alimentaire » sur une application (telle que « Cronometer » par exemple), …

* Appréhender l’application dans le but d’apprendre en vous laissant guider (en mode « pilote automatique ») vous servira moins, tandis que vous en bénéficierez davantage si vous savez ce que vous voulez en plus d’avoir des connaissances minimales dans la gestion de votre alimentation. N’hésitez pas à changer d’avis, par exemple en faisant appel aux services d’un professionnel, si vous vous apercevez que cette approche n’est pas faite pour vous. Également, l’utilisation de ce type d’application s’apprivoise souvent assez rapidement de façon intuitive, bien que cela puisse ne pas vous convenir.

** Dépend du nombre et de la fréquence des consultations, ainsi que de l’approche employé par le professionnel.

*** La législation n’est pas la même d’un pays à un autre, bien que chaque pays s’accorde toujours pour considérer le titre de « diététicien » comme légalement reconnu dans le secteur médical des soins de santé.

**** Le titre de « nutritionniste » est souvent plus difficilement identifiable d’un pays à un autre. Par exemple, en Belgique, ce titre n’a pas de réglementation légale (ce qui signifie que tout le monde peut se proclamer « nutritionniste » sur le territoire belge sans obligation de formation préalable), alors qu’un « nutritionniste » au Québec est considéré comme l’équivalent d’un diététicien selon l’ODNQ (ordre professionnel des diététistes-nutritionnistes du Québec) [2]. De plus, la loi soumise à l’ODNQ refuse catégoriquement l’application d’une quelconque forme de pratique professionnelle liée à la nutrition qui ne respecterait pas leur standards (exemples : coach en nutrition, conseiller nutritionniste, coach santé, …) : « Nul ne peut de quelque façon : utiliser le titre de «diététiste», de «diététicien» ou de «nutritionniste», ni un titre ou une abréviation pouvant laisser croire qu’il l’est, ou s’attribuer des initiales pouvant laisser croire qu’il l’est ou les initiales «Dt.P.», «P.Dt.» ou «R.D.», s’il n’est titulaire d’un permis valide à cette fin et s’il n’est inscrit au tableau de l’Ordre professionnel des diététistes-nutritionnistes du Québec » [3]. En Belgique, les titres professionnels liés à la nutrition (coach en nutrition, …) ne sont pas réglementés. Comprenez donc que les exigences légales du pays, et parfois celles spécifiques à la province, en disent déjà beaucoup sur le nutritionniste qui se tient devant vous (nous reviendrons cependant sur ce point plus en profondeur).

Suivi "indépendant" de son alimentation

Mes meilleures solutions

  • « Cronometer » (https://cronometer.com/) : moyen fiable et gratuit, meilleur que « My Fitness Pall », pour gérer son alimentation en parfaite autonomie. [4] L’argument majeur pour justifier cela est que « Cronometer » dispose d’une base de données entièrement vérifiée, alors que ce n’est pas le cas pour « My Fitness Pall » (voir [4] pour en savoir plus).
  • « Macro Factor » (https://macrofactorapp.com/) : sans doute l’une des meilleures applications mondiales payantes dans son domaine.
  • Formation – Diète flexible « Bayesian » (https://www.bayesian.fr/La%20di%C3%A8te%20flexible) : conception de la nutrition qui pourrait vous permettre d’atteindre vos objectifs sportifs et vos objectifs de composition corporelle sans privation alimentaire, tout en vous apprenant les principes essentiels à la gestion d’un bon plan alimentaire flexible.

Pourquoi ne devriez vous pas avoir recours à un régime "indépendant-flexible-gratuit"

Malgré que nous soyons nombreux à rechercher les solutions de facilité, en l’occurrence « vouloir suivre un régime indépendant-flexible sans jamais débourser un centime », sachez que les personnes souhaitant se faire plaisir avec de la « junk food » (une des raisons poussant à ce type de régime) peuvent se le permettre uniquement après avoir assimilé les connaissances et le savoir-faire pratique à une bonne alimentation au quotidien.

Pour parvenir à cet objectif, pouvez-vous connaitre ce que vous ne connaissez pas ? Oui, à condition d’étudier. Non, à condition de penser que cela se manifestera seul. Malgré qu’il soit possible d’apprendre sous forme de contenu gratuit, je pense que ce ne soit pas une bonne idée de se contenter uniquement de cela. Je pense que consulter uniquement du contenu gratuit (même issu d’articles scientifique), en vue d’entreprendre un régime « indépendant-flexible-gratuit » (et toute autre forme de régime d’ailleurs), ne vous garantira pas un bon succès, du moins au début de votre formation.

Selon moi, si vous vous contentez de cela, vous prendrez toujours le risque de manquer d’informations fiables et/ou de ne pas savoir exploiter vos connaissances à votre quotidien, et in fine de faire des choix inappropriés voire dangereux pour votre santé. C’est une chose de connaitre des outils, s’en est une autre de savoir comment les utiliser.

Note : cela ne veut pas dire que le contenu payant sera toujours meilleur que le contenu gratuit. Imaginez un instant le cliché de l’influenceur fitness (celui qui a pour habitude de délivrer de mauvais conseils en veillant à soigner son image) qui décide de sortir une formation payante sur « les bienfaits du sport pour la santé ». En comparaison à la formation payante de notre ami influenceur, il existe (et ce sera toujours le cas, dieu merci) une tonne d’articles gratuit de meilleure qualité ; l’affaire est réglée juste avec https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/

En résumé, disons simplement ici que le contenu d’une formation payante devrait par définition être plus qualitatif que celui d’une formation gratuite. Cela semble logique et acceptable pour tout le monde, mais il devient plus difficile de nous mettre d’accord dès lors que nous tentons de définir les critères fondant la qualité d’une formation.

Alors, qu’est-ce qui caractérise une bonne formation, ou plutôt, qu’est-ce qui est considérer comme qualitatif dans une formation ? Voici quelques éléments de réponses [5] :

  • Vision holistique (ensemble de l’organisation et tous les processus propres à la formation).
  • Caractérisation d’un système de qualité (règle générale) : relevés systématiques de données, documentation adaptée aux besoins.
  • Priorité : s’orienter par rapport aux client(e)s.
  • Formateurs : participation complète et individuelle dans leur propre secteur.
  • Développement de la qualité (tâche de direction) : qualification et promotion des collaborateurs qualifiés (conditions essentielles).
  • Amélioration continue de la qualité : nécessaire d’éliminer régulièrement les erreurs (possible uniquement par une bonne « culture du dialogue »).

Étant donné que personne ne travaille gratuitement, ou du moins que le partage de contenu gratuit ne peut se suffire à lui seul pour perdurer dans le temps, la formation payante peut nous laisser croire à un travail de meilleure qualité/plus aboutie que si elle avait été gratuite ; bien que le prix soit un facteur parmi d’autres à considérer avant l’achat d’une formation.

En vous rappelant que c’est votre santé qui est en jeu, il me semble que vos standards s’élèvent naturellement, n’est-ce pas ?

Suivi "dépendant" de son alimentation

Ma meilleure solution

  • Suivi diététique-nutritionniste individualisé en Belgique (https://lesdieteticiens.be/trouver-un-dieteticien/) : car aucune application ou formation au monde ne remplace un véritable suivi individualisé de qualité, ce qui est d’autant plus pertinent si vous souffrez d’une quelconque pathologie dont les effets sont liés à votre alimentation. Mieux vous identifierez les spécificités de formation de votre représentation du professionnel dont vous avez besoin (idéalement recommandé par votre médecin), meilleures seront vos chances d’avoir une prise en charge plus appropriée. Le raisonnement à éviter est de cibler d’abord le professionnel qui vous séduit et de voir en lui ce dont vous avez besoin ; démarrez donc de l’identification de vos besoins avant toute chose pour choisir le professionnel avec qui vous souhaitez collaborer.

Note : vous n’avez pas vraiment d’utilité de rechercher un diététicien/nutritionniste si vous connaissez déjà un professionnel en qui vous avez confiance.

Aparté diététicien-nutritioniste (affiner votre réflexion pour mieux choisir)

Je rejoins parfaitement l’avis des auteurs de cet article [6] vis-à-vis du fait que chaque professionnel devrait (pour bien faire) tout d’abord commencer par se renseigner sur la législation en vigueur du territoire convoité avant d’y exercer sa profession. Mais j’aimerais aller plus loin que cela.

L’un de mes objectifs à l’écriture du présent article, en particulier dans cette partie, est de vous offrir matière à réflexion. Vis-à-vis d’un sujet faisant autant polémique que celui de la nutrition, je ne peux pas mieux espérer. Je vais donc pousser un petit « coup de gueule » (se voulant instructif) envers une certaine conception du métier de diététicien et les attentes mal placées qui peuvent en découler, ainsi qu’envers la croyance niant l’importance factuelle du nutritionniste (remarque : la même logique peut s’appliquer envers d’autres titres liés à la nutrition tels que « coach en nutrition », « coach santé », …). En cours de lecture, retenez donc que ma démarche n’a rien à voir avec une quelconque tentative de chevauchement de pouvoir entre la profession de diététicien et celle de nutritionniste, bien au contraire.

Ceci étant dit, passons aux choses sérieuses.

En pratique, le diététicien et le nutritionniste ne sont pas forcément identique à la conception que l’on pourrait en avoir. Je veux dire par là qu’il existe des diététiciens qui sont moins bons que certains nutritionnistes, par exemple vis-à-vis des conseils qu’ils délivrent.

Certes, le titre de « diététicien » est légalement reconnu. Malgré cela, bon nombre de diététiciens vous diront encore (malheureusement) que les protéines « en excès » sont mauvaises pour les reins, que le jaune d’œuf est à bannir, que compter ses calories est une approche à la limite de l’exagération, qu’il n’est pas sain de suivre le même régime depuis des années, que manger beaucoup de KCAL en soirée (sous forme de féculents par exemple) fait plus facilement grossir, qu’il ne faut pas sauter le petit déjeuner, que les compléments alimentaires seront toujours moins efficaces que la nutrition dite « naturelle », …

Entre la conception idéalisée que l’on peut se faire du diététicien (l’idéalisme du nutritionniste est moins souvent le cas il me semble) et celui que l’on a en face de soi en consultation, il peut y avoir un écart important. En effet, les personnes qui vous recommandent de consulter aveuglement un diététicien se basent sur leur conception idéale de « ce que devrait être un diététicien ». Par sacralisation de la prise en charge du diététicien, il est possible de penser que le nutritionniste est aussi utile qu’un second couteau de cuisine, celui que l’on utilise uniquement lorsque le premier (diététicien) n’est pas disponible.

Je n’essaie pas de vous dire qu’il est préférable de consulter un nutritionniste plutôt qu’un diététicien, ou qu’il serait mieux en contrepartie de prendre en charge son régime de façon totalement indépendante, j’essaie juste de dire que vous vous devez d’être (très) exigeant dans votre recherche si vous souhaitez collaborer avec un professionnel de la nutrition, car la fiabilité de tomber sur un bon professionnel à 100% n’existe que dans les comptes de fée. En cas de décision pour faire appel aux services d’un professionnel, nous ne pouvons pas savoir en avance à qui nous aurons affaire (quel que soit la nature du métier), si l’accompagnement sera plus approprié ou non, si nous entretiendrons une bonne relation ou non, … C’est ça la réalité !

Votre démarche sera toujours plus raisonnable si vous choisissez vous-mêmes le professionnel avec qui vous souhaitez collaborer plutôt que de vous fier aveuglément à des standards arbitraires tel que « diététicien est mieux que nutritionniste ». Il est en effet préférable de choisir « mieux » et non « lui », en gardant à l’esprit que « lui » peut devenir « mieux » après comparaison, car vous aurez au moins la certitude d’avoir entrepris des recherches qui diminuent vos chances de collaborer avec n’importe qui. Et ce n’importe qui, navrer d’en choquer certains, peut être le « diététicien ».

En cela, « diététicien ou nutritionniste ? » est selon moi une mauvaise question. Je pense que lorsque l’on recherche un professionnel avec qui collaborer, toute question que l’on se pose devrait être intégralement motivée par les bénéfices possibles que l’on peut tirer de la collaboration ; d’où l’importance d’être exigeant dans ses critères de collaboration, surtout lorsque votre santé est engagée.

Les lois élaguent pas mal de choses en « obligeant » à entreprendre un cursus de formation sérieux pour l’obtention d’un diplôme (celui de diététicien par exemple). Mais les lois ne font pas tout. Envers le citoyen, vis-à-vis du domaine de la nutrition et de la diététique, au mieux elles informent qu’il serait préférable de collaborer avec la personne ayant suivi un cursus académique. Sauf que dans la réalité, la formation ne se limite pas à l’académie (désolé de l’apprendre à certains..) ; d’où le fait qu’un nutritionniste peut être meilleur qu’un diététicien.

La loi n’est pas le prolongement de la réalité, elle n’est pas là pour dire ce qui est vrai ou faux. Elle existe en vue d’être juste. Pour ce faire, elle instaure un cadre, des règles à suivre. Quand bien même les lois établis ont du sens, des avantages, de la pertinence, cela ne modifie aucunement l’une de leur première fonction qui est de faire régner l’ordre établi. En ce qui nous concerne, être légitime aux yeux de la loi belge revient à être diplômé de diététique. Ne pas l’être revient à être nutritionniste (coach en nutrition, coach santé, …).

Je mets un point d’honneur envers l’importance de suivre un cursus académique en vue d’être diplômé, et donc d’avoir une base de connaissances fiables sur laquelle s’appuyer afin d’au moins raconter moins de bêtises que son voisin. Cependant, mon « coup de gueule » repose sur la mentalité élitiste parée à toute épreuve, tellement parée qu’elle serait prête à nier la réalité pour se conforter dans sa médiocrité intellectuelle. Combien de fois n’ai-je pas entendu ce prétexte « le titre de diététicien est protégé par la loi », camouflant ainsi les lacunes intellectuelles de son utilisateur … J’ai en tout cas déjà entendu des enfants en bas âge pleurer moins fort que cela. Sérieusement, je me demande quand ces personnes accepteront de reconnaitre que s’ils peuvent exercer la profession de diététicien ce n’est pas parce qu’ils sont bons dans leur pratique du métier.

Le diplôme de diététicien autorise à exercer la profession, mais la notion de mérite est plus large qu’un droit à la profession. De ce fait, dire à un étudiant en diététique qu’il est bon parce qu’il existe des nutritionnistes qui exercent la profession dans un cadre non réglementée avec souvent à la clef des formations moins abouties, ce n’est selon moi pas une bonne raison pour inciter à l’élévation de ses étudiants. Au contraire, je pense que c’est de cette façon que l’on forme les imbéciles, et que l’on salit la profession de nutritionniste dans un amalgame (qui par définition est dépourvu de nuances).

Si vous me trouvez trop dur, posez vous plutôt la question de ce qu’il en est des personnes qui tordent le cou à la profession de nutritionniste avant d’en comprendre les tenants et les aboutissants, ceux qui se contentent de régurgiter la loi sans chercher à comprendre qui ils ont en face d’eux. Au risque de faire perdre les derniers cheveux à certains élites aigris qui me lisent, le métier de nutritionniste à une utilité réelle en société. Le fait de ne pas l’avoir encore compris manifeste un manque de priorité dans votre perception ; la priorité numéro une étant la prise en charge du client dans son ensemble. J’ai bien dit « dans son ensemble ».

Effectivement, tant que la loi dit ceci, nous ne pouvons qu’exécuter. Mais comme annoncé précédemment, la loi tente de faire régner l’ordre en vue d’être juste, ce n’est donc pas suffisant de se contenter de suivre la continuité de cette dernière si nous voulons évoluer. Je pense donc que nous nous devons d’aller plus loin en ajoutant au respect du critère de la loi le respect du critère du mérite, le mérite d’exercer une profession où nos paroles sont en adéquation avec nos promesses et où nous arrêtons de chercher à nous élever en descendant les autres. Certains appellent cela l’éthique. Pour ma part, j’appelle cela exercer un métier (je ricane en mon for intérieur, car je sais que parmi les personnes d’accord avec ce qui vient d’être dit, ce seront toujours les mêmes qui continueront à profaner un mal injustifié à l’encontre des nutritionnistes une fois la lecture finie).

Pour résumé mes propos, je vous restitue un passage de l’article de John Berardi (que j’aime beaucoup) [7] : « À l’époque, le dépistage des mouvements et les exercices de mobilité dynamique étaient considérés comme relevant uniquement du domaine de la kinésithérapie – et donc en dehors du champ d’action de l’entraîneur personnel. Puis Gray (un ami de John Berardi) a commencé à enseigner ces techniques aux entraîneurs personnels. Les responsables des salles de sport se sont mis en colère. Les entraîneurs sont devenus nerveux. Les organisations de kinésithérapie lui ont envoyé des lettres de cessation et de refus et des menaces de procès. Tout cela est passé à la trappe parce que, fondamentalement, ces pratiques concernent le mouvement – et le mouvement appartient à la salle de sport. L’éducation l’a emporté sur la peur et le féodalisme. Aujourd’hui, les professionnels de la remise en forme intègrent systématiquement le dépistage des mouvements, le travail sur la mobilité et les exercices correctifs dans le cadre de leurs séances d’entraînement avec leurs clients. Il se peut que nous soyons sur la même voie avec les entraîneurs personnels, les préparateurs physiques et le soutien nutritionnel ».

Pour espérer faire changer positivement les mentalités, nous nous devons avant tout d’être exigeant envers nous-mêmes. Je pense donc que la fameuse question « diététicien ou nutritionniste ? » serait plus mature en évoluant en « de quoi ai-je besoin actuellement ? », tout simplement car les intérêts et la santé du client prime sur tout le reste. Cette différence de question peut sembler anodine. Et pourtant, elles peuvent mener à des résultats de satisfaction des besoins du client plus ou moins éloignés ; la première question étant initialement fermée, tandis que la seconde est initialement ouverte.

Je sais pertinemment que l’une des raisons, voire la raison majeure, qui engendre une méfiance propre au nutritionniste vient du fait que le titre de « nutritionniste » n’est pas légalement protégé (en Belgique du moins) contrairement au titre de « diététicien », et que de ce fait de nombreux charlatans profitent de ce vide juridique dans la profession de nutritionniste (en Belgique du moins) pour abuser de la crédulité d’honnêtes citoyens. Factuellement, les conséquences de ce type de pratique peuvent être dramatiques et irréversibles pour la santé des clients concernés ; je pense par exemple aux fous qui ont essayé de vendre leur « méthode » en vue de soigner le cancer, aux « professionnels » de la « désintoxication » du corps, et j’en passe …

Cependant, il me semble bon de préciser la distinction entre l’importance d’éprouver de la méfiance envers les promesses d’un quelconque professionnel par doute méthodique et le fait d’éprouver une méfiance (voire du mépris) par doute conspirationniste. Lorsque le doute méthodique devient salvateur à notre pensée, le doute conspirationniste l’en empoisonne. Une fois notre jugement obscurcit par ce que nous pensons être une vérité, qui est en réalité une vraisemblance, nous sommes naturellement amenés à penser que « tous les nutritionnistes sont des charlatans ». L’égo et le sentiment de supériorité éprouvé par certaines élites ne leur rendent pas la tâche plus facile pour raisonner plus rationnellement.

Le métier de nutritionniste est magnifique. Mais avant tout, il est ce qu’il est : ni meilleur que celui de diététicien, ni moins bien, juste complémentaire pour ce qu’il a à offrir. Mais cette complémentarité ne peut être atteinte efficacement si au préalable le nutritionniste est vu comme un second couteau de cuisine.

« La réalité, c’est ce qui continue d’exister, même quand on n’y croit pas ou qu’on refuse de la voir » (Arnaud Thiry). « À méditer » comme dirait le vieux sage.

Pour vous aider à vous forger une opinion plus solide/critique durant votre processus de recherche, en vue d’une collaboration avec un professionnel issu de la diététique et/ou de la nutrition, je vous invite à lire l’un de mes précédents articles : https://berserktrainingsystem.com/petite-reflexion-autour-de-la-legitimite-professionnelle/

Conclusion

Vous pouvez évidemment n’avoir aucune attente spécifique vis-à-vis de votre alimentation, entre la préférence de préserver un pouvoir d’action immédiat en gérant intégralement cette dernière de façon indépendante, ou celle d’accepter une certaine forme de dépendance passagère en consultant un professionnel formé à vous encadrer.

Avoir pour unique motivation le fait de vouloir être en bonne santé grâce à l’amélioration de son alimentation peut être ce que vous désirez. Si tel est votre cas, je ne peux que vous recommander de prendre rendez-vous avec un professionnel formé à vous prendre en charge (par exemple via : https://lesdieteticiens.be/trouver-un-dieteticien/), au moins un certain temps durant votre période « découverte » de formation, afin d’être sûr de cumuler des premières connaissances fiables sur lesquels vous pourrez vous appuyez le jour où vous déciderez de vous alimenter de façon plus indépendante le cas échéant.

Idéalement, je vous recommande vivement de toujours garder la possibilité de contacter un professionnel (diététicien, nutritionniste) en qui vous avez confiance. Vous pourriez par exemple fixer quelques rendez-vous de bilan sur l’année, afin de vous permettre de faire le point sur « là où vous en êtes » et « là où vous souhaitez aller », en plus de recevoir des réponses à vos questions du moment, et surtout de toujours vous rappeler l’importance de concevoir votre alimentation comme étant une priorité dans votre vie.

Pour en savoir plus

Gardez toujours à l’esprit que des erreurs vous en ferez, quoi que vous fassiez, peu importe votre aisance en nutrition, et cela indépendamment de votre volonté. Laissez vous le temps de grandir et acceptez cela. Les erreurs font partie intégrante de l’éducation, et l’éducation nutritionnelle ne déroge pas à cette règle. De plus, il faut du temps pour s’améliorer dans un domaine ; toute chose prenant du temps mène forcément à des erreurs à un moment ou un autre. En cela, peu importe ce que vous entreprendrez, vous gagnerez en expérience et en maturité pour chaque petit pas supplémentaire que vous ferez vers l’avant.

En gardant à l’esprit votre volonté de progresser, et en apprenant à mieux identifier vos faiblesses, vous n’aurez jamais fini d’apprendre ; c’est pourquoi je vous partage quelques ressources visant à faire de vous un citoyen plus engager dans votre éducation nutritionnelle :

Ci-dessus, je ne vous recommande effectivement qu’un seul article, un seul livre, une seule formation. C’est en effet peu comparé aux connaissances existantes en nutrition. Mais je peux vous assurer que si vous assimilez l’ensemble des connaissances de ces 3 sources, vous en connaitrez plus en nutrition que la plupart des gens.

Références

[1] Etaamb.Openjustice.Be. (1997, 4 juin). Arrete Royal du 19/02/1997 arrete royal relatif au titre professionnel et aux conditions de qualification requises pour l’exercice de la profession de dieteticien et portant fixation de la liste des prestations techniques et de la liste des actes dont le dieteticien peut etre charge par un medecinhttps://etaamb.openjustice.be/fr/arrete-royal-du-19-fevrier-1997_n1997022176.html

[2] L’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec. (2022, 25 avril). Diététiste, nutritionniste, diététicienne : même profession – ODNQ. ODNQ. https://odnq.org/grand-public/deux-titres-la-meme-profession/

[3] Irosoft, architecture de gestion de l’information législative – legal information management system. (s. d.). Légis Québechttps://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/document/lc/C-26?&cible=#se:36

[4] Coach, L. G. C. N., & Coach, L. G. C. N. (2024, 7 janvier). Cronometer vs MyFitnessPal : Which Is Better In 2024 ? – FeastGood.com. FeastGood.com – Workout Nutrition, Supplements, & Diet Trackinghttps://feastgood.com/cronometer-vs-myfitnesspal/

[5] Le monde pédagogique. (2001). Le monde pédagogique a adopté depuis quelque temps ce qui était déjà une tradition dans le domaine industriel, à savoir l’assurance de la qualité. In P L E I N S F E U X (p. 3). https://www.codoc.ch/media/ampuls_f_3-2001.pdf

[6] Scott-Dixon, K., PhD, Pn1-Nc, A. B., & Cscs, R. M. R. P. (2022, 22 avril). Become a nutrition coach : Everything you need to know to get started. Precision Nutrition. https://www.precisionnutrition.com/become-a-nutrition-coach

[7] Cscs, J. B. P. (2021, 29 octobre). Can personal trainers and health coaches give nutrition advice ? The surprising answer& # 8230 ; Precision Nutrition. https://www.precisionnutrition.com/can-personal-trainers-give-nutrition-advice

Lucas Van Der Linden

Lucas Van Der Linden a plus de 6 ans d'expérience en musculation, détient un bachelier en coaching sportif, et a commencé depuis peu les compétitions en powerlifting à niveau amateur. Envieux d'aller au bout de sa compréhension, Lucas cumule des connaissances principalement en sciences de l'entrainement et de la nutrition, ce qui l'a amené à entreprendre la formation "Bayesian France" et "Adeps moniteur initiateur en powerlifting/haltérophilie". Fondateur et propriétaire de "Berserk Training System", un site dédié avant tout au coaching en ligne visant à informer/éduquer les pratiquants de musculation durant leur progression, il a pour projet professionnel de se dégager suffisamment de temps pour créer du contenu utile dans son champ d'expertise sous forme d'articles et de podcasts.

Cette publication a un commentaire

  1. Je serais content de lire ce que vous avez pensé de cet article, ce serait une occasion d’échanger à partir de votre avis.
    Je pense m’être exprimer avec suffisamment de clarté, mais je dis cela uniquement après plusieurs mises à jour de l’article ; mon avis est donc forcément biaisé. N’hésitez donc pas à me signaler si certains passages de l’article vous semblent moins bien compréhensibles que d’autres ; je pense particulièrement au chapitre « aparté diététicien nutritionniste » étant la partie que j’ai abordé avec le plus délicatesse, malgré que le mode « coup de gueule » se soit fait ressentir à certains moments (ah ah).

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