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Rapport à la littérature scientifique : indépendance ou dépendance ?

En tant que pratiquant de musculation, ou pratiquant à en devenir, ou simplement en tant que curieux, le présent article a pour objectif de présenter un modèle dans lequel vous pourrez vous identifier, afin que vous sélectionniez la littérature qui semble mieux vous convenir en gardant à l’esprit les risques de chaque catégorie (primaire, secondaire, tertiaire).

La réalité étant que nous ne souhaitons pas tous apprendre à lire une étude scientifique, comparer les données (idéalement probantes) de plusieurs articles entre eux, et en tirer des conclusions sur base d’une analyse honnête. Beaucoup de personnes l’ont intégré instinctivement : cet exercice est chiant dû à sa complexité ! Si cet exercice vous anime/stimule intellectuellement, grand bien vous fasse. Si cet exercice ne vous parle pas, voire que vous considériez cela comme de la branlette intellectuelle, grand bien vous fasse. Cependant, avoir conscience de notre rapport à la littérature scientifique (primaire, secondaire, tertiaire), permet non seulement de cibler du contenu mieux adapté à nos attentes, mais cela permet surtout d’être plus critique à l’égard des sources que nous consultons.

Gardez à l’esprit que cet article ne prétend pas être exhaustif vis-à-vis du partage de son contenu. En cela, je ne peux que vous recommander de poursuivre vos recherches au-delà de cet article se voulant être un soutien passager dans votre cheminement de connaissances.

Introduction

À une époque où l’information se propage rapidement en quantité faramineuse, trier les informations reçues et questionner leur fiabilité semble indispensable.

Il existe un bon nombre d’individus qui mettent au pinacle un sujet, un domaine, un auteur, etc, au point de ne pas être en mesure, du moins sur le moment, de cibler ce qui leur convient véritablement et de prendre du recul sur l’information.

« Mais quel est donc notre rapport à la littérature scientifique ? ». Nous sommes dans l’obligation de nous poser sérieusement cette question sous peine d’errer aveuglément dans cette masse d’informations ; il est de notre devoir d’éviter cette errance culturelle pour ne pas nous investir dans un processus d’apprentissage non rentable à termes.

Dans un premier temps, il me semble que notre responsabilité est de définir ce qui nous convient le mieux entre notre volonté d’apprendre et notre nécessité d’apprendre.

Lisons-nous cet article scientifique pour satisfaire notre curiosité à la suite de la recommandation d’autrui ? Pour entamer notre lecture habituelle ? Pour nous aider à mieux répondre à une problématique à laquelle nous sommes confronté en tant que professionnel de notre secteur d’activité ? … Finalement, quel est notre rapport à la littérature scientifique, mais aussi, que mettons-nous en place pour atteindre cet objectif d’apprentissage ?

Par exemple, une personne ayant beaucoup de volonté d’apprendre mais qui n’entreprend pas les démarches pour apprendre à lire un article scientifique (faible nécessité d’apprentissage) risque de perdre du temps et/ou de se décourager en s’investissant sans être accompagné des outils/connaissances donnant accès à cette compréhension. Dans cet exemple, des étapes préliminaires doivent être intégrées avant de comprendre une étude scientifique dans son entièreté. Je souligne donc ici l’importance d’être en accord avec notre volonté d’apprendre et les moyens que l’on se donne pour concrétiser cette dernière. Si l’un n’est pas aligné avec l’autre, dans le meilleur des cas, si les moyens que nous avons mis en œuvre pour atteindre notre objectif d’apprentissage sont hautement supérieur à notre volonté d’apprendre, nous ne récolterons que de petites victoires, dans le pire des cas, si notre volonté d’apprendre est hautement supérieur aux moyens dont nous disposons pour atteindre cet objectif d’apprentissage, nous risquons d’abandonner notre cheminement en cours de parcours par déception.

Retenons que les petites ambitions ne sont pas de mauvaises ambitions à en devenir. De toute façon, il n’existe pas de mauvaises ambitions lorsqu’il s’agit d’apprendre.

Population curieuse et indécise : catégories de littérature scientifique (suivi de mes meilleures solutions)

Prendre conscience de notre placement actuel sur la pyramide ci-dessous permet de mieux définir nos objectifs (étant eux-mêmes dépendant du rapport entre notre volonté d’apprendre et les moyens que l’on se donne pour concrétiser cette dernière), et nous permet d’être plus critique du fait que nous sommes conscients de nos propres limites avant même de recevoir l’information.

Pyramide estimant notre niveau de dépendance (et d’indépendance) à l’égard des vulgarisateurs scientifiques selon notre capacité de lecture de la littérature scientifique primaire, suivi de mes meilleures solutions (arbitraires par définition)

Libre à vous d’entreprendre des études académiques pour apprendre plus en profondeur la lecture d’articles scientifiques dans le champ d’étude qui vous intéresse et/ou pour apporter votre pierre à l’édifice de la recherche scientifique.

De façon anecdotique, j’ai souvent entendu des personnes fraichement diplômées d’un master rencontrant des lacunes dans la lecture d’articles scientifiques.

De mon humble opinion à ce sujet, je pense que la quantité de travail faramineuse que se doit de gérer l’étudiant contribue fortement à rendre plus difficile l’assimilation de connaissances complexe que sont les statistiques. Donc, si vous rencontrez des réticences à l’idée d’entreprendre un parcours académique par peur finalement de ne pas savoir lire et interpréter correctement/entièrement une étude scientifique, je vous propose de voir les choses sous un angle différent : au lieu de considérer que les connaissances en statistiques véhiculées durant des études académiques sont insuffisantes pour apprendre cette matière complexe que sont les statistiques, je pense qu’il serait plus juste de considérer que c’est parce que cette matière est complexe et véhiculée avec d’autres cours en grande quantité (rarement dans un laps de temps facilitant l’intégration des nouvelles connaissances) que de jeunes diplômés de master éprouvent des lacunes pour lire un article scientifique.

Autrement dit, les études académiques vous apprendront les statistiques, mais pas forcément au rythme de votre a priori, surtout si vous souhaitez spécifier votre apprentissage en statistiques. Vous familiariser avec les notions suivantes vous permettra d’appréhender tout parcours académique avec plus de clarté et de légèreté. Pour les amateurs en statistiques qui souhaitent aller plus loin, ce livre vous y aidera.

En route vers la lecture de littérature scientifique primaire

Quelques moteurs de recherche académique en libre accès

Fait partie des moteurs de recherches académiques les plus fiables, sur base des exigences de recherche systématique concernant la couverture, le rappel, la précision, l’efficacité et la reproductibilité, parmi les 27 autres moteurs de recherches académiques étudiés [1].

Bien que « Google Scholar » soit vanté comme étant un moteur de recherche académique facile d’accès, permettant aux non-experts d’utiliser ses ressources savantes, il ne semble pas approprié en tant que moteur de recherche principal (dû moins dans les recherches systématiques) [1].

Bien que la lecture de la littérature primaire puisse illustrer les biais statistiques et méthodologiques, si tenté que nous soyons en mesure de les identifier, appréhender tout moteur de recherche académique dans le but d’apprendre en effectuant nos recherches au hasard nous servira moins, tandis que nous tirerons une meilleure satisfaction en ayant préalablement définis les sujets qui nous intéresse, en plus de bénéficier davantage du potentiel des moteurs de recherches utilisés en nous familiarisant avec.

N’hésitez pas à orienter différemment votre rapport à la connaissance scientifique en vous référant à de bons vulgarisateurs en la matière si vous estimez qu’effectuer vos recherches en autonomie n’est pas fait pour vous, du moins dans l’immédiat. C’est une preuve de maturité de le reconnaitre.

Petit soutien durant vos recherches

Dans la majorité des cas, « Sci-Hub » et « Researchgate » permettent de lire un article scientifique inaccessible au grand public.

Si comme moi vous ne maitrisez pas l’anglais, des sites de traduction tels que « Deepl » ou « Linguee » vous seront indispensables, étant donné que la langue première de la science est l’anglais.

Ma meilleure solution

Mathias répond aux questions que vous pourriez vous poser à propos de cette formation dans sa foire aux questions.

Pourquoi ne devriez-vous pas errer dans la lecture d'articles scientifiques (littérature primaire) sans aide extérieure ?

Si vous êtes dans une démarche d’apprentissage où vous lisez au hasard le premier article apparaissant sous vos yeux, ce sera toujours mieux que de rester passif. Cependant, identifier honnêtement vos lacunes intellectuelles et être en mesure de justifier pourquoi vous voulez devenir meilleur dans tel domaine plutôt qu’un autre, sont à mon sens les meilleurs élagueurs de votre volonté d’apprendre. D’une certaine manière, c’est ce qui s’appelle « aller à l’essentiel ». Je suis convaincu que plus vous apprendrez à vous connaitre, en mettant quelques fois à jour la définition de vos envies, de vos préférences ainsi que de vos obligations, et plus vos choix d’apprentissage trancheront en faveur de vos besoins.

Pour un domaine de recherche ayant vécu un tant soit peu de temps, il est impossible pour tout scientifique d’être totalement à jour vis-à-vis de l’intégralité des études existantes. Donc, même si la recherche ne fait certainement pas partie de votre métier (comme c’est le cas me concernant), comprenez bien ici l’importance de la définition de vos priorités pour une assimilation ciblée de connaissances. Vous pouvez effectivement lire un jour un article d’un journal traitant de médecine du sport, un autre jour vous orientez vers un journal d’informatique, puis voguer vers la politique, le christianisme … Apprendre est l’essence même des journaux ; ils sont avant tout là pour ça.

Cependant, si vous faites le choix d’apprendre sans ligne directrice, vous pourrez dans le meilleur des cas prétendre détenir suffisamment de connaissances fondées pour épater un néophyte. Pour obtenir de meilleurs résultats, je pense que le rapport que vous entretenez avec la connaissance (au sens large) se doit d’être guidée par une décision personnelle et non par le hasard. En ce moment, personne ne braque une arme sur vous pour vous forcer à lire une étude (désolé si je me trompe ah ah) … Vous pouvez même vivre toute votre vie sans jamais avoir lu une seule étude scientifique, et sans que ce ne soit un problème en soit. Malgré cela, gardez toujours à l’esprit qu’il est préférable que vos choix et vos investissements, quels qu’ils soient, soient avant tout réfléchi et conscientiser pour au moins vous éviter de regretter dans le futur. Choisir c’est trancher, et la nature de notre apprentissage ne déroge pas à cette règle.

Ce point étant fait, aborder l’intégration des connaissances nécessaires pour la lecture d’articles scientifique me semble important.

Certes, plus vous lirez d’études scientifiques (idéalement en ciblant le domaine comme mentionné ci-dessus), mieux vous appréhenderez votre prochaine lecture. Cependant, bien que vous puissiez extirper un apprentissage certain de cette démarche autodidacte, on n’a jamais vu un myope réussir un test de vue sans ses lunettes … En cela, bien que je ne doute pas de votre volonté d’apprendre, cette dernière est insuffisante pour prétendre savoir lire une étude scientifique.

Au-delà de toute considération financière, lorsque vous souhaitez apprendre à construire une maison, pensez-vous qu’il serait plus intelligent de construire vous-mêmes votre maison sur base de ce que vous savez (ou de ce que vous pensez savoir) ou qu’il serait mieux d’au moins commencer par rassembler des informations d’experts en la matière pour à termes basé vos décisions sur plusieurs points de vue rationnels ? La question est vite répondue comme dirait l’autre … Dans ce cas, en quoi cette démarche épistémique serait différente de tout autre domaine ? En quoi cela serait différent de la lecture d’articles scientifiques ? Vous pouvez effectivement construire votre maison sur base unique de vos propres connaissances. Si vous êtes un expert en la matière, le rendu final peut être bon, bien que vous risquiez de rencontrer des difficultés en cours de parcours, car plusieurs spécificités régissent la construction d’une maison, et il serait présomptueux de prétendre toutes les maitriser. Si vous n’avez aucune notion en la matière mais que vous persistez à faire les choses vous-mêmes, vous avez sans doute plus de chances de vous en sortir en achetant une tante …

Félicitations à vous si votre apprentissage autodidacte de la lecture d’articles scientifiques vous a amené à comprendre la structure de base régissant la plupart des articles scientifiques, félicitations si vous avez compris que les objectifs de chaque type d’étude dépendent avant tout de la question de recherche posée, félicitations si vous avez remarqué que des questions éthiques légitimes se pose en sciences de l’exercice, félicitations si vous avez compris que les irrégularités impactent les preuves, et donc l’interprétation qui en découle, …

Tout ceci est déjà une très belle avancée. Cependant, la prétention à la lecture d’articles scientifiques nécessite encore plus d’investissement. Comme je vous l’ai dit, construire une maison requiert tout un panel de compétences aussi spécifiques les unes que les autres. Il en est de même pour apprendre à lire une étude scientifique dans une catégorie donnée (ECR, cohorte, cas-témoins, etc).

Si vous ne vous sentez pas légitime à mes félicitations, si vous estimez être en bas de la pyramide d’apprentissage de la lecture d’articles scientifique, qu’attendez-vous pour accéder aux liens que je vous ai partagé mécréant 😉 ?

J’insiste sur le fait qu’apprendre la lecture d’articles scientifiques n’est en rien une obligation. Pour ceux n’ayant pas cette ambition, comme informé ci-dessus, aborder la lecture d’articles scientifiques sans les bons repères pourrait être contraignant en plus de desservir votre rapport bénéfices – risques en termes de consécration de temps, d’énergie et de connaissances assimilées ; d’où l’importance d’aligner votre volonté d’apprendre à votre nécessité d’apprendre (moyens mis en place pour concrétiser votre volonté d’apprentissage).

Lecture de la littérature scientifique secondaire

Ma meilleure solution

Voici des informations ici et ici présentant ce qu’est « MASS ».

Pour les plus sceptiques d’entre vous, sachez que vous pouvez commencer dés maintenant à appréhender « MASS » via du contenu gratuit.

Aparté vulgarisateurs (affiner votre réflexion pour mieux choisir)

Bien que des critiques constructives existes envers la vulgarisation scientifique, dans la réalité, il n’existe pas de baguette magique permettant d’éradiquer les vulgarisateurs de la planète … Peu importe notre vision idéale de la société, les vulgarisateurs sont là, et il faut faire avec.

Avant d’aller plus loin, nous devons nous mettre d’accord sur la sémantique.

Que signifie « vulgariser » ? « Vulgariser » signifie « mettre des connaissances, des idées à la portée de tous, les faire connaître au grand public » [2]. « Vulgariser » peut aussi se définir de façon plus littéraire : « faire perdre à quelque chose son caractère distingué, délicat » [2].

Le vulgarisateur a donc pour mission de transmettre la connaissance au grand public, et pour la transmettre aussi largement, ce dernier à la nécessité de déformer la connaissance transmise dans une certaine mesure. Déformer la connaissance pour la transmettre à autrui est inhérent à la tâche du vulgarisateur. Cependant, une déformation visant à mieux appréhender la connaissance (dites pédagogique) n’est pas la même approche qu’une déformation dénaturant la connaissance (dites fausse, non fiable).

Le vulgarisateur jouant un rôle de diffusion de la connaissance, ce qui nous importe finalement est de savoir comment/avec quel sérieux ce dernier transmet la connaissance qu’il appréhende. Autrement dit, comment distinguer un bon vulgarisateur d’un mauvais vulgarisateur ? Ou du moins, comment estimer la fiabilité des propos d’un vulgarisateur pour éviter d’accorder notre confiance envers au mieux une connaissance précipitée, au pire une connaissance dénaturée ? Comme le disait l’un de mes amis, « c’est à la portée de tout le monde d’écrire un livre, mais ce n’est pas à la portée de tout le monde d’écrire un bon livre ». En somme, « c’est à la portée de tout le monde d’être vulgarisateur, mais ce n’est pas à la portée de tout le monde d’être un bon vulgarisateur ».

Voici 5 critères sur lesquels nous pouvons nous baser pour nous faire une idée de ce que pourrait être la bonne vulgarisation scientifique [3] :

  1. Présenter un contenu accessible et scientifiquement correct
  2. Être attentif à la manière dont son travail est compris
  3. Créditer ses sources
  4. Expliquer la méthode mise en œuvre pour obtenir les connaissances
  5. Être exemplaire dans son rapport aux faits et aux théories scientifiques

À juste titre, vous pourriez vous demander si le premier et le cinquième critère, autrement dit, si s’assurer de la véracité des connaissances divulguées, n’est pas trop vous en demander en tant que lecteur ? « Si nous passons par un vulgarisateur pour en apprendre plus sur un sujet, c’est justement pour ne pas traiter l’information soi-même », n’est-ce pas ? Ma réponse à cette remarque est la suivante : « la médiation des savoirs implique une responsabilité partagée. En dernier recours, c’est toujours le public qui est juge. Charge à lui, par conséquent, de se donner les moyens de ne pas croire n’importe qui n’importe comment » [3].

Lorsque nous consommons le contenu de vulgarisateurs, il me semble avisé de garder à l’esprit que nous leur confions bien plus que notre confiance, nous leur confions en avance une partie de notre futur savoir, de nos futures croyances.

De plus, le risque de ne jamais accorder sa confiance aveuglément n’existe pas ; cela peut arriver même aux meilleurs d’entre nous.

Pour minimiser les chances de consommer du mauvais contenu vulgarisé, et donc in fine pour minimiser les chances de croire en une connaissance infondée voire fausse, il est plus avantageux en notre faveur d’accorder notre confiance au contenu du dit vulgarisateur sur base de critères épistémiques plutôt que sur base de critères amicaux, en plus de sortir de la posture d’apprentissage passive/statique dans laquelle nos critères épistémiques sont tout juste bon à nous conforter dans le fait de recevoir l’information sans devoir la traiter. « Je ne suis pas votre ami, et je ne le serai jamais, tout comme les autres créateurs de contenu d’ailleurs ». Cette phrase vous a choqué ou a au moins suscité votre attention ? Dans ce cas, je vous invite à prendre un petit temps pour questionner les raisons de l’émergence de votre émotion ou de votre choc. Rappelons-nous que si nous appréhendons le contenu d’un vulgarisateur, à la base, c’est pour enrichir notre culture et non pour nous lier d’amitié. Donc, une fois lancé dans le processus, autant mettre un maximum de chances de notre côté pour assimiler de la connaissance fiable, étant donné que c’est ce que nous souhaitons à la base. L’effet de Halo n’est pas l’ami de notre esprit critique ; voilà pourquoi il importe de « prendre soin de la méthode avec laquelle on se met des trucs dans le crâne » comme le dirait Samuel Buisseret (oui, j’apprécie beaucoup le travail de ce monsieur pour le citer dans deux articles différents). Par exemple, faire la distinction entre une personne et ses idées peut être un moyen pour remettre en question notre propre effet de Halo.

NB : pour accéder à des pistes de réflexion visant à contourner nos biais cognitifs ou pour atténuer leurs effets, vous pouvez consulter ce guide pratique. Dans le même registre, peut être que ceci pourrait aussi vous intéresser.

Cette remise en question peut nous permettre de ne pas croire en une pseudo-science. Dans le milieu du fitness, la pseudo-science se traduit souvent par l’élaboration d’une théorie empiriste de l’entrainement. L’une des plus connus à ce jour, du moins en francophonie, est la « morpho-anatomie ». Effectivement, distinguer une science d’une pseudo-science est un exercice en soit, et prendre conscience de cet exercice peut ne pas sembler sexy ; cela peut aussi inquiéter à juste titre. Vous pourriez vous demander « comment suis-je censé faire cette distinction si je ne dispose pas des connaissances nécessaires ? ». Au-delà de critères pertinents, sachez que ce qui protège le mieux notre esprit de concepts pseudo-scientifiques dépend davantage de notre capacité critique que de notre niveau de connaissances. En effet, il semble que plus une personne croit être prémuni des fakes news (dû à son niveau de connaissances par exemple), plus elle a de chances de se fourvoyer [4].

Certes, en cumulant des connaissances dans le domaine sur lequel nous nous renseignons, nous serons en quelque sorte moins vulnérable par l’évolution de notre doute méthodique, mais retenons que nous sommes (le seul) maitre de la décision finale d’adhérer ou non à la connaissance divulguée. Dans le pire des cas, si nous doutons de la pertinence des propos d’un tierce vulgarisateur, que ses intentions soient bonnes ou non, une petite suspension d’opinion peut nous permettre d’adopter une posture de sécurité aussi longtemps que nécessaire pour rassembler des informations invalidant ses propos initiaux.

Cela étant dit, nous possédons tous et divulguons tous des connaissances biaisées voire erronées ; l’humain est ainsi fait. Dites-vous que même les représentants de formations hautement qualitatives, présentées comme evidence-based ou science-based, peuvent véhiculées des connaissances interprétées au lieu d’être restituées à l’identique. Même au sein de la littérature scientifique, des biais et erreurs sont présent. De ce fait, je vous invite à reconsidérer la notion d’erreur dans notre rapport à la connaissance ; au lieu de la considérer comme quelque chose à éviter, voyons-là plutôt comme quelque chose à comprendre qui puisse après coup nous permettre de nous rapprocher un peu plus de la vérité. D’un point de vue dialectique, l’erreur est une composante essentielle à la progression. Je pense que ce rapport à l’erreur est le meilleur qui soit, car, de quel monde parlons-nous exactement lorsque l’erreur n’y a plus sa place ? Certainement pas le nôtre.

Lorsque nous suivons le contenu d’un vulgarisateur, le risque 0 n’existant pas, c’est à nous de trouver la réponse qui nous convienne le mieux, en définissant nos attentes littéraires à son égard, en incluant dans notre analyse les 5 critères précédents illustrant une idée de base de la bonne vulgarisation, en acceptant que nous avons besoin de commettre des erreurs pour progresser, et qu’une petite remise en question ne fait de mal à personne.

Bien qu’apprendre la lecture d’articles scientifique ne soit pas nécessaire pour être critique à l’égard des informations reçues, cet apprentissage s’avère être un puissant atout permettant de cerner plus d’informations, d’analyser l’information à la source mère, d’assimiler du contenu moins dépendant de vulgarisateurs, de comparer son analyse à celles de vulgarisateurs fiables, etc. C’est donc à nous de définir notre priorité entre notre volonté d’apprendre et notre nécessité d’apprendre, tout en ayant conscience des limites que comporte nos choix.

Bref. « Stay safe » comme dirait Vol West … Mais pas trop tout de même, car l’erreur est humaine.

Message : élite intellectuelle auto-convaincue, véritables scientifiques ignorés

Je mets un point d’honneur pour qu’aille se faire foutre les personnes qui dénigrent ceux qui tentent de cumuler des connaissances scientifiques, même si la démarche des apprenants consiste uniquement à consommer le contenu de vulgarisateurs.

En agissant de la sorte, en se comportant comme un parasite donc, les individus de bonne foi risquent d’arrêter de se renseigner sur le domaine qui les intéresse, ou du moins ces derniers ne risquent pas de s’exprimer publiquement quant à leur initiative d’appréhender la littérature scientifique, souvent par appréhension/peur de se faire rabaisser par cette fausse élite intellectuelle spécialiste en tant que donneuse de leçons.

Dans le milieu du fitness, on n’a jamais vu un bodybuilder juger un nouveau pratiquant sur son initiative à prendre soin de sa santé via la musculation. Ce sont souvent les personnes les moins bien renseignées et/ou les plus arrogantes qui se permettent d’exprimer leur jugement envers autrui. Un scientifique, ou plus largement une personne adhérant à la démarche scientifique, ne reprochera jamais à quiconque de vouloir s’intéresser à la littérature scientifique, même sous le prisme de vulgarisateurs (ou sinon c’est un raté). La raison est simple : la science a pour ambition première de rechercher la vérité. Dès lors, une personne qui cumule des connaissances avec l’ambition du vrai, peu importe son rapport à la littérature scientifique, est inscrite dans un processus d’évolution suivant la même orientation que la science. Si vous souhaitez connaitre le vrai, peu importe votre niveau en la matière, peu importe qui vous êtes, sachez que votre but est le même que celui de la science. Donc, toute personne qui tentera d’asseoir son autorité, en tentant de vous faire savoir que vous êtes à côté de la plaque, n’a absolument rien compris à ce qu’est la science.

L’apprentissage envers l’une ou l’autre filière est un cheminement personnel, dont la notion de mérite est à contextualiser et à interpréter selon la complexité et la difficulté de la tâche entreprise. Autrement dit, ma conception du mérite ne se réfère pas à la hauteur du résultat final, mais bel et bien à l’investissement fourni durant le processus ; c’est pour cela que je pense qu’il est possible qu’une personne cumulant des connaissances uniquement à partir de vulgarisateurs peut avoir plus de mérite qu’un doctorant fraichement diplômé. Non pas que le doctorant n’a pas de mérite, mais si ce dernier a grandi au sein d’une famille le prédisposant à faciliter son entrée et son parcours d’études, de mon opinion, il en aura moins qu’un fils de prolétaire étant passé de « la science c’est de la merde » à la consommation récurrente du contenu de vulgarisateurs scientifiques.

De façon abstraite, si vous vous contentez toute votre vie de consommer le contenu de vulgarisateurs, si tenté que la vulgarisation soit bonne, ce sera mieux que de ne rien apprendre. Si vous entreprenez les démarches pour apprendre à lire des articles scientifiques, ce sera mieux que d’apprendre uniquement à partir des connaissances brutes véhiculées par des vulgarisateurs. Si vous avez pour ambition de décrocher un master ou un doctorat afin d’apporter votre pierre à l’édifice dans la recherche scientifique, ce sera mieux que d’apprendre la lecture d’articles scientifiques en autodidacte.

De façon concrète, le paragraphe précédent ne s’applique à personne en termes de mérite, il ne fait qu’illustrer une hiérarchie dans notre rapport à la connaissance vis-à-vis du résultat final. Mais puisque selon moi il est erroné de se baser sur le résultat final pour définir la notion de mérite, en tant qu’honnête personne, vous n’avez pas de temps à perdre à vous justifier envers qui que ce soit de ne pas être en haut de la pyramide intellectuelle.

Rappelez-vous que vous avez le droit, et parfois même le devoir, d’envoyer se faire foutre toute personne ou tout propos qui ne vous parlent pas sur le même pied d’égalité. Malheureusement, il arrive que certaines personnes éprouvent le besoin de rabaisser autrui pour renouer contact avec un semblant de sentiment d’existence et d’accomplissement, ce qui peut se manifester par un rapport social sachant-apprenant dont l’unique fonction est de rappeler un rapport de caste. Lorsque nous rencontrons des moments de faiblesses, cette toxicité peut nous impacter négativement au point de chambouler notre paix intérieure.

En embrassant au quotidien votre objectif de rechercher la vérité avec la sincérité la plus pure et transparente possible, vous êtes plus scientifique que certains scientifiques eux-mêmes.

NB : en aucun cas ce message ne se veut être une opposition entre la science et le grand public. Il serait d’ailleurs insultant envers la science de la réduire à l’illustration de ses mauvais représentants …

Certes, il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir. Cependant, lorsque l’on arrête de vouloir de la bonne façon, on arrête de pouvoir de la bonne façon. Lorsque notre ambition d’apprentissage est initialement motivée par une idéologie autre que la recherche de la vérité, notre démarche s’en retrouve impactée au même titre. Lorsque notre volonté est émoussée, notre démarche l’est tout autant.

Ce qui est bien avec l’honnêteté, c’est qu’elle ne ment pas, et cela peut importe notre niveau de connaissance en la matière. Ce qui est bien avec les personnes qui apprennent uniquement à partir de vulgarisateurs, c’est que leur perspective d’évolution est énorme, et cela peu importe de qui il s’agit.

À bon entendeur.

Pour en savoir plus

Quelques journaux scientifiques utiles au powerlifter

Voici un canevas de recherche général utile à l’apprentissage du powerlifter (il serait dommage que vous vous fermiez à l’apprentissage sous prétexte que vous n’êtes pas powerlifter) :

Pour découvrir d’autres journaux, rendez-vous ici et cliquez sur « journal list » après avoir un peu scrollé.

Quelques associations de mots-clés

Ci-dessous, j’ai regroupé 20 associations de mots-clés en table des matières, afin de définir un canevas de recherche général pour le pratiquant de powerlifting. Le but ici est que vous vous serviez de ces mots-clés pour étayer vos recherches d’articles scientifiques, sur base des journaux préalablement recommandés.

Comprenez bien qu’il est déraisonnable de définir des catégories diamétralement opposées, car cela va à l’encontre du fonctionnement de notre organisme par la liaison de nos systèmes (respiratoire, musculaire, etc) les uns aux autres. C’est notre compréhension incomplète d’un sujet qui nous oblige à définir des catégories pour mieux percevoir la nuance de connaissance supplémentaire ; c’est pourquoi plusieurs sujets sont intrinsèquement liés entre eux.

Note : employer des synonymes et changer quelques associations de mots-clés élargira votre champ de recherche. À vous d’être un minimum imaginatif et surtout de chercher ce dont vous avez besoin. Définir un ordre de priorité des sujets que vous comptez explorer vous permet d’identifier clairement vos objectifs de recherche, ce qui vous évite de « perdre du temps » en vadrouillant vers l’inconnu.

  1. Anatomie musculosquelettique et musculation
  2. Principes fondamentaux de la prise de force
  3. Force et condition physique
  4. Force et hypertrophie musculaire
  5. Bienfaits de l’entrainement en résistance
  6. Méthodes d’entrainement en force
  7. Méthodes d’entrainement en hypertrophie
  8. Mesurer la force
  9. Physiologie des entrainements de résistance
  10. Echauffement en powerlifting
  11. Squat
  12. Bench press
  13. Deadlift
  14. Diététique et nutrition du sportif de force
  15. Blessures et douleurs chez le sportif
  16. Psychologie du sportif
  17. Récupération du sportif
  18. Sommeil du sportif
  19. Gestion du stress chez le sportif
  20. Dopage et sport

Quelques autres recommandations de lecture

Quelques recommandations de podcast

Références

[1] Gusenbauer, M., & Haddaway, N. R. (2019). Which academic search systems are suitable for systematic reviews or meta‐analyses? Evaluating retrieval qualities of Google Scholar, PubMed, and 26 other resources. Research Synthesis Methods, 11(2), 181–217. https://doi.org/10.1002/jrsm.1378

[2] Larousse, É. (s. d.). Définitions : vulgariser – Dictionnaire de français Laroussehttps://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/vulgariser/82650

[3] Acermendax. (2020, 26 février). La bonne et la mauvaise vulgarisation scientifique. La Menace Théoriste. https://menace-theoriste.fr/mauvaise-vulgarisation/

[4] Rand, D. G., & Rand, D. G. (2021). The Psychology of Fake News. Trends in Cognitive Sciences, 25(5), 388‑402. https://doi.org/10.1016/j.tics.2021.02.007

Remerciements

L’aide apporté par les personnes suivantes, ayant permis d’améliorer d’une façon ou d’une autre le présent article, n’engage en rien leur opinion vis-à-vis de ce dernier.

Soutien indirect :

Soutien direct :

  • Thibault Bacq : pour m’avoir fait découvrir la notion littéraire de « littérature primaire, secondaire, tertiaire », la formation de Mathias, et pour m’avoir conseillé à alléger le préambule et l’introduction rendant la lecture plus digeste

Lucas Van Der Linden

Lucas Van Der Linden a plus de 6 ans d'expérience en musculation, détient un bachelier en coaching sportif, et a commencé depuis peu les compétitions en powerlifting à niveau amateur. Envieux d'aller au bout de sa compréhension, Lucas cumule des connaissances principalement en sciences de l'entrainement et de la nutrition, ce qui l'a amené à entreprendre la formation "Bayesian France" et "Adeps moniteur initiateur en powerlifting/haltérophilie". Fondateur et propriétaire de "Berserk Training System", un site dédié avant tout au coaching en ligne visant à informer/éduquer les pratiquants de musculation, il a pour projet professionnel de se dégager suffisamment de temps pour créer du contenu utile dans son champ d'expertise sous forme d'articles et de podcasts. Lisez les deux liens suivants pour en savoir plus à son sujet : https://berserktrainingsystem.com/qui-suis-je/ et https://berserktrainingsystem.com/court-temoignage-mes-debuts-en-musculation/

Cet article a 11 commentaires

  1. Lucas Van Der Linden

    Si vous avez l’habitude d’entendre des personnes qui disent que chercher de la connaissance fiable et gratuite est difficile en ce qui nous concerne, qu’apprendre la lecture d’articles scientifiques est une plaie, qui globalement vous laisse l’impression de ne pas être en accord avec leur rapport à la littérature scientifique, leur partager cet article pourrait les aider d’une façon ou d’une autre.

  2. Moon Howard

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