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Savoir se filmer à l’entrainement pour de meilleurs feedbacks

En musculation, l’analyse de ses séances d’entraînement est essentiel pour assurer la continuité de sa progression. L’une des façons d’obtenir des retours précis sur vos performances est de filmer vos séries d’entrainement.

Pour que vos vidéos d’entrainement soient vraiment utiles, et pour que vous receviez ou émettiez un bon feedback sur votre technique d’exécution d’exercice, ces dernières doivent (idéalement) illustrer ce qui doit être améliorer en priorité à votre entrainement. Pour filmer une bonne vidéo d’entrainement en tant que pratiquant de musculation, il importe de respecter certains critères. Plus vous respecterez ces critères, meilleur sera la qualité de vos vidéos ; ce qui facilitera l’analyse vidéo en illustrant mieux les points à améliorer.

Dans cet article, nous explorerons les différents éléments à prendre en compte pour obtenir des vidéos de qualité, afin de prédisposer au mieux l’expression de feedbacks appropriés de votre technique d’exécution d’exercice. Cela étant dit, quelles sont donc ces éléments permettant la bonne production de vidéos d’entrainement en tant que pratiquant de musculation ? Les voici (selon moi) : veiller à ce que votre corps soit bien cadré dans l’angle de vision de la caméra, éviter au mieux les interférences entre vous et la caméra (objets, personnes), penser à la luminosité de la pièce et au rendu vidéo, estimer une bonne distance d’enregistrement ainsi qu’une bonne mise en place de setup.

Maintenant que le cadre est posé, rentrons dans le vif du sujet !

1. Nombre d'images par seconde (IPS)

Pour obtenir une vidéo d’entrainement qualitative, il importe d’abord que votre appareil puisse capter un certain nombre d’images par seconde, afin de capturer un mouvement fluide/non saccader.

Pour l’entraînement en musculation, un taux d’IPS (images par secondes) de 30 à 60 est souvent recommandé [1, 2, 3], car il permet de saisir les mouvements rapides et les détails importants tout en assurant une qualité vidéo optimale.

Nul besoin de faire des dépenses inutiles pour être dans la fourchette de recommandation pour filmer vos séries de musculation, car il y a de fortes chances que votre téléphone du quotidien soit aux normes de ce que nous convoitons. Par exemple, les enregistrements vidéo dans l’IPhone et sur appareil Android sont réglés sur 30 IPS par défaut [4, 5]. Si vous possédez ce type d’appareil, vous n’avez donc rien à faire pour être aux normes d’IPS pour un bon rendu vidéo de votre entrainement de musculation !

Note : en tant que coach, je ne compte pas vous réclamer de filmer vos séries à 60 IPS, et cela pour trois raisons principales [3] :

  • Lorsque j’émets un feedback via un logiciel illustrant vos vidéos d’entrainement, il n’est pas nécessaire à votre progression que ces dernières soient au ralenti (surtout si vous débutez le powerlifting ou le fitness). En cela, je n’utilise pas de logiciel (montage vidéo ou autres) ralentissant vos vidéos.

Précision : pour visionner une vidéo au ralenti de façon fluide/non saccadée, il importe que le nombre d’IPS soit conforme au niveau de ralenti exigé. Autrement dit, plus une vidéo comporte d’images par seconde, plus le niveau de ralenti peut se permettre d’être important sans que le rendu final de la vidéo ne comporte un décalage entre le son et l’image.

De plus, j’ai tendance à penser que se munir d’un logiciel illustrant les vidéos d’entrainement au ralenti peut être contre-productif pour les débutants, car cela les incite à passer plus de temps que nécessaire à visionner le même mouvement. Or, bien que le visionnage vidéo ait son importance dans la progression technique du pratiquant de musculation, la répétabilité du mouvement est ce qui nous permet de comparer, d’ajuster et d’intégrer les qualités motrices souhaitées, et cela dans différents contextes d’application, ce qui enrichit davantage notre apprentissage moteur comparé à un visionnage intense de vidéos d’entrainements. Cette notion de répétabilité motrice inclut une dimension consciente, mais aussi inconsciente (via notre cortex moteur), ce qui diverge de l’analyse vidéo ne faisant appel qu’à notre conscience ; je vous conseille donc de voir l’analyse de vos vidéos d’entrainement comme un support utile à votre progression et non comme une fin en soi. Rappelez-vous que « Rome ne s’est pas fait en un jour » et que « c’est la dose qui fait le poison » …

  • Augmenter le nombre d’images par seconde de vos vidéos en passant de 30 IPS à 60 augmente le poids du fichier stocké dans votre téléphone, ce qui risque de saturer plus vite votre espace de stockage.
  • Je souhaite vous rendre la tâche plus simple en vous évitant de paramétrer votre appareil à 60 IPS.

À ce stade, vous n’avez rien à faire. En revanche, si vous souhaitez acheter un nouveau téléphone alors pour d’autres raisons qui vous concernent, voici un peu de lecture à ce sujet :

2. Luminosité de la vidéo

Une bonne luminosité est essentielle pour visualiser clairement les détails de votre forme, et donc de votre technique d’exécution d’exercice. Pour ce faire, assurez-vous que l’éclairage de votre environnement d’entraînement soit adéquat.

Durant vos séances, penser « luminosité de vidéo » doit vous inciter le plus possible à placer votre caméra dans un angle où la lumière est idéalement captée de façon uniforme. Pas d’inquiétude si quelques zones d’ombre apparaissent sur vos vidéos, nous ne sommes pas à Hollywood …

Voici quelques exemples à éviter (le dernier relève du détail) :

Tant que vous ne vous entrainer pas dans une pièce sans éclairage, et que votre éclairage ne se limite pas à la bougie ou à la lampe de poche manivelle, vous n’avez pas besoin de vous filmer avec la lampe de poche de votre téléphone, et vous avez encore moins besoin de faire des achats à ce titre. Libre à vous de vous filmer accompagné de lampes sur pieds si vous pensez en avoir la nécessité.

Qu’à cela ne tienne, si vous envisagez de vous entrainer dans un Home Gym, et que vous estimez que tout bon Home Gym se doit d’être accompagnée d’un éclairage approprié, en vue d’éliminer les ombres et les zones sombres qui pourraient compromettre la qualité de vos vidéos d’entrainement (entre autres), voici un peu de lecture à ce sujet :

Note : voir chapitre « pour en savoir plus » pour lire davantage sur le Home Gym.

3. Distance d'enregistrement de la vidéo

Trouver le bon équilibre en termes de distance est crucial. Une distance trop proche peut restreindre la visibilité de vos mouvements en coupant une partie de votre corps à l’écran, tandis qu’une distance trop éloignée peut rendre difficile l’observation des détails.

En règle générale, placer votre appareil à une distance permettant de capturer votre corps dans son ensemble offre suffisamment de proximité pour examiner les aspects spécifiques de votre mouvement. Vous ne devriez donc pas observer une quelconque partie de votre corps coupé à l’écran, mais vous devriez aussi être suffisamment proche de la caméra de façon à discerner facilement ce que l’on souhaite observer en vidéo.

Ce n’est malheureusement pas toujours possible de choisir la distance d’enregistrement vidéo souhaitée, étant donné que notre environnement d’entrainement peut grandement influencer notre décision à ce sujet. Par exemples, si vous vous entrainer en salle de sport ou dans un petit studio à une heure où la salle est pleine, il y a de fortes chances que votre distance d’enregistrement vidéo dépende de vos possibilités du moment et non de votre volonté. Dans ce type de cas de figure, je vous recommande d’apprendre à connaitre votre zone d’entrainement en testant un maximum de prises vidéos pour trouver la distance d’enregistrement qui vous convienne le mieux.

Même si votre vidéo se coupe sur certains bords, il est possible que cette dernière soit de qualité à partir du moment où l’essentiel du mouvement a été enregistré. Voici un exemple de vidéo couper mais correct. Dans cette perspective de place minimale, voici un autre exemple qui pourrait convenir en termes de distance d’enregistrement.

4. Mise en place du setup

Le setup constitue l’ensemble de votre matériel stabilisant votre cadrage caméra et définissant la hauteur à laquelle la vidéo sera filmée.

Exemple de setup (simple et gratuit) : une chaise (pour gagner de la hauteur), une bouteille d’eau/gourde (pour bloquer votre appareil et ainsi orienter votre caméra dans la direction de votre choix).

Le problème de ce type de setup est que la chaise vous empêche de régler une hauteur libre pour filmer. Or, bien que ce type de setup puisse vous dépanner plusieurs fois si vous faites preuve d’un minimum d’ingéniosité, vous devez être en mesure de manier librement la hauteur de votre caméra si vous voulez filmer sans contrainte ; cette dernière ne doit être ni trop haute, ni trop basse, le but premier étant de voir le mouvement souhaité dans sa globalité, idéalement sous un angle permettant d’illustrer les points d’amélioration du moment.

Si vous souhaitez investir intelligemment, à vous de choisir votre trépied en tant que pratiquant de musculation.

5. Cadrage de la vidéo

Un bon cadrage doit en quelque sorte être une continuité de votre vision au naturel. Ce que vous voyez au quotidien est censé refléter ce que vous devriez voir en vidéo.

Astuce : imaginer poser votre cadrage vidéo sur un axe horizontal et vertical peut vous inciter à fournir un effort de cadrage ; le but étant de limiter le plus possible les asymétries de cette imagination, afin d’éviter ce type de résultat (à moins que vous ne soyez une autruche ah ah).

Une fois de plus, nous ne sommes pas à Hollywood. Si vous êtes l’un de mes coachés, et que vous m’envoyez vos vidéos avec ce type de cadrage, cela reste correct bien que moins agréable à visionner.

5.1 Anticiper les interférences possibles de la vidéo (objets, personnes)

Normalement, rien ni personne ne devrait s’immiscer entre vous et la caméra. Les objets a priori ne devraient pas poser de problème si vous faites une vidéo test avant ; il vous suffit de les déplacer pour que votre champ de tournage soit de nouveau libre. Il n’empêche que personne n’est à l’abri de son inattention …

Éviter les interférences athlète-objets est une chose, éviter les interférences athlète-personnes est une autre paire de manches. Afin d’éviter qu’une tierce personne gâche votre vidéo pendant l’enregistrement de votre série, je vous recommande de prévenir les personnes proches de votre zone d’entrainement, en leur disant que vous filmerez votre prochaine série et en leur indiquant la place de votre appareil. Selon mon expérience, dans une salle de powerlifting, pratiquement personne ne vous causera d’ennuis (au contraire, certains pratiquants pourraient vous demander de tenir votre appareil pour vous filmer). Il est possible que les réactions diffèrent dans une salle commerciale (les tendances tik tok et compagnies ont sans doute dû contribuer à cela). Quoi qu’il en soit, à vous de vous faire votre propre avis sur ce sujet, l’idéal serait que vous vous entrainiez à la fois en salle commerciale et aussi en salle de powerlifting pour que ce dernier soit plus éclairé.

Conclusion

Filmer ses séries d’entrainements nous offre la possibilité d’émettre un feedback externe sur notre technique d’exécution d’un exercice à un instant t, ce qui nous permet par la même occasion d’affuter notre analyse biomécanique à force de cumuler plusieurs vidéos à ce sujet.

Comme ma l’a dit un jour un sage (Thibault Bacq mesdames et messieurs), il est préférable de développer sa vision 3D (présentiel) avant de développer sa vision 2D (vidéo), car une vision 3D mûre améliore la vision 2D dû à sa plus grande proximité du mouvement observer. En cours de série, la possibilité de se déplacer pour rendre mobile son observation du mouvement permet de prendre en considération un plus grand nombre de paramètres, en plus d’observer différemment ces mêmes paramètres dans des plans différents ; ce qui n’est pas le cas pour la vision 2D étant limitée au cadrage de la vidéo par définition.

Malgré qu’observer les mouvements des autres adhérents de la salle en présentiel soit la meilleure alternative pour faire évoluer votre analyse du mouvement (en partant du principe que vous soyez bien entouré), en plus du fait que le présentiel vous offre la possibilité de faire évoluer vos feedbacks interne dès lors qu’un autre adhérent émet un feedback externe constructif et appropriée à l’égard de votre technique d’exécution, il sera toujours préférable que vous vous contentiez d’observer vos vidéos d’entrainements plutôt que de vous suffire à vos feedbacks interne durant/après l’exécution de vos séries.

En constituant vos vidéos d’entrainement à partir d’éléments tels que le nombre d’images par seconde, la luminosité de la vidéo, la distance d’enregistrement, la mise en place du setup et le cadrage, vous récolterez des données (2D) dont le niveau de précision dépendra de ces éléments, ce qui influe directement sur la qualité du feedback pouvant être émis. Tâchez donc de vous filmer avec sérieux à l’entrainement pour exploiter au mieux le rendu final de vos vidéos.

Pour vous inciter à respecter les critères énumérés au sein du présent article, vous pourriez vous poser quelques questions, telles que les suivantes :

  • « Quelle vidéo souhaitez-vous recevoir ? »
  • « Dans quel but vous filmer vous ? »
  • « Sous quel angle et sous quel placement de caméra ce paramètre technique que vous souhaitez améliorer s’illustre mieux en vidéo ? »
  • « Pouvez-vous améliorer ou changer quelque chose dès que vous stabilisez votre caméra ? Si oui, de quoi s’agit-il ? Cette « amélioration » ou ce changement, est-il vraiment pertinent ? »

Si vous n’avez pas l’habitude de filmer vos séries à l’entrainement, je comprends que ce soit difficile pour vous de concevoir vos premières vidéos ; c’est pour cela que je vous recommande de filmer quelques séries/vidéos tests (durant vos échauffements) avant celles convoitées. Si quelques erreurs persistent malgré ces quelques vidéos tests, sachez que c’est tout à fait normal. Vous aurez plus de facilité à vous filmer correctement à l’entrainement à force de répéter ce processus et de recevoir/émettre des retours critiques sur la qualité de vos vidéos. Avec l’habitude, il arrive un moment où se filmer à l’entrainement devient presque instinctif tellement le processus aura été répété mainte et mainte fois.

N’ayez donc pas d’inquiétude si vous rencontrez quelques difficultés au début de la mise en place de cette nouvelle pratique. Rappelez vous que tout s’apprend. Peu importe le temps requis pour filmer vos séries à l’entrainement, vous êtes sur la bonne voie à partir du moment où votre volonté d’apprendre est sincère.

Pour en savoir plus

Un peu de lecture autour du Home Gym : https://berserktrainingsystem.com/home-gym-minimaliste-pour-demarrer-le-powerlifting/

Un peu de lecture autour de l’analyse de la performance au travers des outils technologiques :

Quelques logiciels d’analyse vidéo utiles au pratiquant de musculation (une seule affiliation suffit) :

Couper une vidéo sur Android

Tout d’abord, rendez-vous dans votre galerie photos/vidéos. Sélectionnez ensuite la vidéo que vous souhaitez couper.

Une fois que cela est fait, vous avez juste à respecter l’ordre des étapes suivantes.

Note : il est possible que vous ayez une étape de moins à valider (selon le niveau d’ancienneté de votre téléphone). Peu importe le nombre d’étapes ou l’esthétique des icônes apparents, votre but est d’atterrir sur ce qui se rapproche le plus de l’étape 3 ci-dessous.

1e étape : modifier la vidéo
2e étape : couper la vidéo
3e et dernière étape : conserver l’essentiel de la vidéo (de votre placement jusqu’à la fin de la dernière répétition)

Couper une vidéo sur IPhone

Dès que vous vous êtes rendu dans votre galerie photos/vidéos, en sélectionnant la vidéo que vous souhaitez couper, le même principe s’applique comme pour un appareil Android (à l’exception du changement d’icône et de son placement sur l’écran pour modifier la vidéo).

1e étape : modifier la vidéo
2e et dernière étape : conserver l’essentiel de la vidéo (de votre placement jusqu’à la fin de la dernière répétition)

Références

[1] Adobe. (s.d.). L’importance de la fréquence d’images dans la réalisation des films. Adobe. https://www.adobe.com/fr/creativecloud/video/discover/frame-rate.html

[2] Formafly. (2024, août 12). Quel nombre d’images par seconde choisir pour filmer ? Formafly. https://formafly.co/quel-nombre-dimages-par-seconde-choisir-pour-filmer/

[3] Nicolas Varillon. (2023, 10 février). Arrêtez de Filmer à 120 FPS ! Guide pour choisir le bon nombre d’images/seconde [Vidéo]. YouTube. https://youtu.be/JtFaH5hBbRc?feature=shared

[4] Kane, M. (2024, 25 avril). Astuce pour smartphone : le paramètre à modifier pour obtenir des vidéos plus fluides. ZDNET. https://www.zdnet.fr/pratique/astuce-pour-smartphone-le-parametre-a-modifier-pour-obtenir-des-videos-plus-fluides-39959890.htm

[5] Modifier les réglages d’enregistrement vidéo de l’appareil photo sur l’iPhone. (s. d.). Apple Support. https://support.apple.com/fr-fr/guide/iphone/iphc1827d32f/18.0/ios/18.0

Lucas Van Der Linden

Lucas Van Der Linden a plus de 6 ans d'expérience en musculation, détient un bachelier en coaching sportif, et a commencé depuis peu les compétitions en powerlifting à niveau amateur. Envieux d'aller au bout de sa compréhension, Lucas cumule des connaissances principalement en sciences de l'entrainement et de la nutrition, ce qui l'a amené à entreprendre la formation "Bayesian France" et "Adeps moniteur initiateur en powerlifting/haltérophilie". Fondateur et propriétaire de "Berserk Training System", un site dédié avant tout au coaching en ligne visant à informer/éduquer les pratiquants de musculation durant leur progression, il a pour projet professionnel de se dégager suffisamment de temps pour créer du contenu utile dans son champ d'expertise sous forme d'articles et de podcasts.

Cette publication a un commentaire

  1. Vous venez d’apprendre (presque) tout ce qu’il faut savoir pour filmer de bonnes vidéos d’entrainement en tant que pratiquant de musculation.
    Il ne vous reste plus qu’à mettre en pratique ces nouvelles connaissances jusqu’à en faire des habitudes.

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