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L’objectif de cette petite série est de faire découvrir le powerlifting via 3 articles, en tentant de répondre aux 3 questions principales suivantes : « de quoi parle-t-on ? », « qui est concerné ? », « quels en sont les bienfaits ? ».
Pour les néophytes, l’objectif est de vous faire découvrir le powerlifting, et de vous inciter à démarrer ce sport en structurant un peu mieux vos attentes le cas échéant.
Pour les personnes possédant déjà quelques connaissances en powerlifting, j’espère que vous apprendrez quelque chose, ou au moins que vous vous fassiez un avis un peu plus nuancé sur certains sujets.
Bonne découverte/apprentissage pour certains, bon renforcement des acquis pour d’autres !
Qu'est-ce que la musculation ?
J’apparente la musculation au « resistance training », qui est une catégorie identifiée dans la littérature scientifique comme « toute forme d’exercices opposant une résistance » (élastiques, haltères, barres, kettlebell, …).
Le resistance training, ou la musculation tel que je l’appelle, regroupe une sous-catégorie nommé le « strength training ».
Le strength training, étant une sous-catégorie du resistance training, regroupe tous les sports de force tels que le powerlifting, l’haltérophilie, la callisthénie, le crossfit, le strongman, le bodybuilding, …
Je tenais à faire cette précision, car certaines personnes emploient le terme « musculation » en pensant que leur conception de la musculation est automatiquement comprise par autrui. Or, en tant que citoyen lambda, nous définissons souvent la musculation de différentes façons. Certains utilisent le terme « musculation » en pensant au strength training, tandis que d’autres identifient la musculation au bodybuilding, …
En soi, peu importe la définition que nous assignons à la musculation, cela importe peu. Le plus important est que nous nous mettions d’accord à la base sur la signification de notre message, sans quoi nous risquons de ne pas nous comprendre lorsque nous communiquons les uns avec les autres.
Qu'est-ce que le powerlifting ?
Le powerlifting, ou force athlétique, est un sport de force (strength training) qui vise à mesurer la force maximale d’un athlète dans trois mouvements spécifiques [1], selon les critères de compétition énumérées par la fédération internationale à laquelle l’athlète est affilié (souvent en Belgique : « IPF » = International Powerlifting Federation et « WDFPF » = World Drug-Free Powerlifting Federation).
Les trois mouvements concernés sont les suivants [1] :
- Squat : l’athlète doit soulever une barre (chargée de poids) placée sur ses trapèzes, en démarrant et finissant le mouvement en triple extension maximale (hanches, genoux, chevilles).
- Développé couché (bench press) : l’athlète est allongé sur un banc et doit soulever une barre (chargée de poids) placée entre ses mains, en démarrant et finissant le mouvement en extension maximale du coude.
- Soulevé de terre (deadlift) : l’athlète doit soulever une barre (chargée de poids) depuis le sol jusqu’à atteindre une triple extension maximale (hanches, genoux, chevilles).
Note : voir chapitre « pour en savoir plus » pour plus d’informations concernant les consignes relatives à la bonne exécution des trois mouvements de powerlifting.
Le total du meilleur soulèvement de chaque mouvement détermine le vainqueur parmi les athlètes concourant dans différentes catégories de poids et d’âge [1].
Brèves explications du déroulement d'une compétition de powerlifting (en tant qu'athlète)
- Chaque athlète a 3 passages par mouvement (= 3 séries de 1 répétition par mouvement).
- Comme annoncé précédemment, le but du dernier passage (= de la dernière série de chaque mouvement) est de soulever le plus lourd possible.
- En théorie (car cela ne se passe pas toujours comme prévu le jour J), les 2 premiers passages préparent au dernier.
- L’ambiance est particulière lorsque l’athlète se bat contre lui-même, surtout lorsque la barre monte lentement ; peut-être que cela ne convient pas à tout le monde, mais c’est à expérimenter au moins une fois dans sa vie.
Fédération la plus représentative du powerlifting (selon moi)
De nos jours, la fédération qui représente le plus le powerlifting est la fédération IPF (voir chapitre « pour en savoir plus » pour une brève reconstitution historique du powerlifting) ; cette dernière est affiliée à l’EPF (European Powerlifting Federation). L’IPF et l’EPF, toutes deux enregistrent les records continentaux et mondiaux, et contrôlent l’organisation des compétitions internationales [2].
L’IPF a cette particularité de participer aux jeux mondiaux réservés aux disciplines non-olympiques en plus d’être volontairement soumise au règlement du code mondial antidopage de l’AMA (agence mondial antidopage) ; ce qui n’est malheureusement pas le cas de toutes les fédérations sportives (voir chapitre « pour en savoir plus » pour une initiation à l’antidopage). À termes, l’IPF a pour ambition de poursuivre l’accroissement du powerlifting, en faisant parti du mouvement Olympique, afin d’agir à plus grande échelle en fournissant des opportunités de compétition de qualité et en montrant l’exemple en termes d’intégrité, d’efficacité et d’inclusion [3].
Qu'est-ce que le powerbuilding ?
Le powerbuilding est une discipline qui combine les principes du bodybuilding (développement musculaire et esthétique) avec ceux du powerlifting (force maximale) [4].
Les pratiquants de powerbuilding visent à développer un corps musclé et esthétique tout en maintenant une grande force physique, en particulier dans les trois mouvements du powerlifting (squat, développé couché, soulevé de terre) [4].
Tandis que le powerlifting inclut la dimension compétitive officielle où les athlètes concourent entre eux en vue de soulever le plus de poids possible, le powerbuilding est essentiellement axé sur le développement individuel de sa masse musculaire et de sa force (sans la dimension compétitive officielle donc, ce qui n’empêche nullement de tester sa force lorsque le moment semble opportun).
Nous savons donc que le powerbuilding peut à la fois se définir comme phase de préparation au powerlifting (dans ce cas, le powerlifting peut se résumer de la façon suivante : powerlifting = powerbuilding + compétitions) ou comme activité physique à part entière.
En résumé, voici comment différencier les deux disciplines (d’après une vision cherchant à maximiser les résultats) :
Powerlifting :
- Objectif principal (compétition) : évaluation officielle de la force maximale du squat, développé couché, soulevé de terre.
- Objectif secondaire (powerbuilding) : amélioration de l’hypertrophie musculaire et de la force à partir (≠ uniquement à partir) de ces trois mouvements.
- Autres objectifs : amélioration d’autres composantes de la condition physique (endurance, vitesse, etc.).
Powerbuilding :
- Objectifs de même importance (pouvant être hiérarchiser selon les préférences du pratiquant) : amélioration de l’hypertrophie musculaire, de l’esthétique physique et de la force à partir (≠ uniquement à partir) du squat, développé couché, soulevé de terre (avec ou sans évaluation non officiel de ces trois mouvements).
- Autres objectifs : amélioration d’autres composantes de la condition physique (endurance, vitesse, etc.).
Qu'est-ce que le powerlifting RAW ?
Catégorie de compétition de powerlifting (aussi appelée « classic powerlifting ») autorisant la plupart du temps l’utilisation des équipements d’assistance suivants : ceinture d’haltérophilie (power belt), paire de manchons de genoux (knee sleeves), paire d’enveloppes de poignets (wrist wraps). À ne pas confondre avec « 100% RAW », signifiant « sans aucun matériel », ce qui renvoie à la pratique du sport à l’état brut [5].
D’une fédération à une autre, voire d’une compétition à une autre, des changements peuvent s’opérer dans le règlement RAW auquel nous sommes affiliés [6]. Par exemples, une ceinture approuvée pour une compétition peut ne pas être considérée comme valable pour une autre compétition, certaines fédérations autorisent les genouillères (knee sleeves) alors que d’autres fédérations ne les autorisent pas.
En fédération IPF (International Powerlifting Federation), peu importe la catégorie d’âge et de poids, le singlet approuvé par la fédération, la paire de chaussettes deadlift (deadlift socks), et les semelles de chaussures en contact avec la plateforme sont obligatoires pour pouvoir participer à la compétition [7]. Pour connaitre les équipements approuvé IPF, ou les équipements approuvés WDFPF, rendez-vous au chapitre « pour en savoir plus » (j’attends de trouver une source qui me convienne avant de vous la recommander pour apprendre à mettre vos équipements RAW).
Le principe suivant résume assez bien la philosophie des powerlifters RAW [5] : « lorsque vous développez votre force, utilisez peu ou pas d’équipement. Lorsque vous testez votre force, utilisez tout ce que vous pouvez pour améliorer votre soulèvement ».
Opinion + conseils
En tant que débutant, je pense que déterminer la juste mesure de votre dépendance aux équipements RAW pendant vos entraînements est essentiel, pour que vous appreniez à distinguer les sensations de votre apprentissage à l’état brut de vos sensations avec équipements. À cela s’ajoute le fait que la surutilisation d’équipements peut induire une fatigue supplémentaire de par une meilleure prédisposition à soulever plus lourd et/ou à cumuler plus de répétitions après un certain temps d’adaptation propre à chacun [8]. Autrement dit, les bénéfices octroyés par les équipements peuvent se retourner contre son utilisateur si la programmation et/ou la gestion de la fatigue ne sont pas cohérentes. Moralité pour le débutant : les équipements ne sont pas un moyen de substitution à son apprentissage moteur, mais s’en passer serait bien dommage vu qu’ils rendent l’athlète plus compétitif, d’autant plus que s’équiper tôt (à juste mesure) permet d’apprendre tôt à se servir de ses équipements.
Un excellent exemple de cette approche est observé chez de nombreux powerlifters avisés. Souvent, ils commencent par pratiquer le powerlifting dans sa forme la plus élémentaire (100% RAW). Cette démarche leur permet d’acquérir d’abord une maîtrise technique de base des mouvements, de développer la conscience de leur corps dans l’espace, de développer une solide base de renforcement musculaire et articulaire, et d’accroître leur capacité à supporter des charges lourdes. Cette préparation les rend ensuite plus aptes à tirer profit des bienfaits des équipements pour affronter plus efficacement les tests de 1RM (soulever le plus lourd possible en 1 répétition).
Pour vous aider à mieux structurer vos priorités en powerlifting selon votre niveau, ce guide peut vous aider à y voir plus clair : https://www.strongerbyscience.com/complete-strength-training-guide/
Qu'est-ce que le powerlifting equipped ?
Catégorie de compétition de powerlifting permettant à l’athlète de soulever plus de poids que ce qu’il serait capable de soulever sans cet équipement, à partir de combinaisons fabriquées avec des couches de tissu à haute résistance à la traction (conçues pour s’étirer jusqu’à un point donné et se remettre en place rapidement et avec exigence) [6].
« Equipped » est un terme général qui regroupe deux sous-catégories [6] : simple couche, multiple couche ; plus de couches signifie plus d’élasticité et plus de force.
- « Simple couche » : la combinaison ne comporte qu’une seule couche de tissu sophistiqué.
- « Multiple couche » : la combinaison comporte deux couches ou plus.
D’une fédération à une autre, voire d’une compétition à une autre, des changements peuvent s’opérer dans le règlement equipped auquel nous sommes affiliés [6]. Par exemple, certaines fédérations n’autorisent qu’une seule couche de tissu à haute résistance dans les compétitions, alors que d’autres en autorisent plusieurs.
Malgré les spécificités possibles entre chaque fédération et compétition, les règles de base relatives au powerlifting RAW sont aussi valables en powerlifting equipped. En fédération IPF (International Powerlifting Federation), peu importe la catégorie d’âge et de poids, le singlet approuvé par la fédération, la paire de chaussettes deadlift (deadlift socks), et les semelles de chaussures en contact avec la plateforme sont obligatoires pour pouvoir participer à la compétition [7]. Pour connaitre les équipements approuvé IPF, ou les équipements approuvés WDFPF, et pour savoir comment les mettre, rendez-vous au chapitre « pour en savoir plus ».
Selon Shane Martin, un powerlifter equipped peut augmenter ses levées brutes maximales d’environ 115% [9] : plus un athlète a une technique compétente et une confiance envers son équipement, plus il a le potentiel de dépasser cette ligne directrice.
Voici quelques avantages possibles au powerlifting equipped (selon la perception de plusieurs athlètes Canadien) [9] :
- Variété et excitation des entraînements.
- Défi unique avant une compétition, nécessitant plus de concentration.
- Manipuler des poids plus lourds génère un sentiment de puissance et d’amusement supérieur au powerlifting à l’état brut.
- Désir constant de s’améliorer de par la nécessité de travailler sa technique.
- Athlétisme poussé à un niveau supérieur en raison du nouveau degré de force mentale nécessaire pour tolérer la sensation de l’équipement.
- Fort esprit de camaraderie : aider son ami à mettre son équipement, partager des essais et des moments désagréables ensemble, planifier délibérément l’entrainement ensemble afin de toujours avoir un soutien.
- État d’esprit de compétition grâce au sentiment d’incertitude, d’excitation et de frisson.
- Participer à une compétition entraine un sentiment de pari ou de risque lorsque l’on s’apprête à tenter d’établir un record personnel.
Finalement, RAW ou equipped, peu importe la pratique et/ou la philosophie sous-jacente qui nous attire le plus à pratiquer l’une ou l’autre de ces disciplines, le plus important est que chacun y trouve ce qui lui convient.
Opinion + conseils
En tant que powerlifter RAW, je suis frustré à l’idée de soulever un poids qui n’est pas le mien, c’est-à-dire soulever un poids que je ne peux pas dominer par mes propres moyens. Comme le dirait parfaitement un ami : « ce qui ne m’attire pas dans le powerlifting equipped est le fait que ce n’est pas forcément l’Homme qui devient plus fort ». En pratiquant le powerlifting RAW, la perception que j’ai de mon niveau me semble plus proche de la réalité, car soulever en equipped peut plus facilement nous faire croire que nous sommes plus forts que nous ne le sommes réellement. Certes, les athlètes plus expérimentés arriveront souvent à mieux se situer entre leur niveau RAW et equipped, d’autant plus s’ils ont l’habitude d’alterner ces deux disciplines. Mais je ne pense pas que ce soit le cas pour les athlètes moins expérimentés ; d’où la précédente précision.
Peu importe mes préférences personnelles, ma recommandation est la suivante : tout pratiquant de powerlifting devrait, au moins une fois dans sa vie, s’entrainer en tant que powerlifter equipped afin d’expérimenter les sensations des équipements.
Si vous êtes intéressé par le powerlifting equipped, je vous recommande (tout comme Shane Martin) de vous construire au préalable une base brut qui facilitera votre future transition et rendra meilleur votre auto-évaluation à l’apprentissage des mouvements équipés [9].
Néanmoins, je préfère ne pas vous conseiller une durée de formation fixe en brut avant de passer à l’équiper (tel qu’une année par exemple) ; la raison étant que de multiples facteurs interindividuels sont à considérer. Par exemples, si vous n’êtes pas assidu à l’entrainement, vous vous doutez que les résultats ne suivront que très peu, et donc que le passage du RAW vers l’équipped ne sera pas pareil. Si vous avez une hygiène de vie déplorable (nutrition, sommeil, gestion du stress, …), votre organisme est plus faible par définition, et la transition du RAW vers l’équipped peut dans ce cas représenter un risque de blessure en adoptant une approche téméraire à soulever plus de poids que ce que vous ne devriez (rappel : soulever plus lourd n’est pas forcément synonyme d’être plus fort).
Selon moi, votre fil conducteur pour transitionner du RAW vers l’equipped ne devrait pas être basé sur une temporalité fixe, mais plutôt sur vos besoins personnels. Bien que cela ne soit que mon opinion, je vois le passage du RAW vers l’equipped comme une sublimation. En cela, je pense que toute sublimation repose sur une solide préparation (RAW) et que négliger cette préparation revient à faire les choses à moitié ; ce que nous cherchons tous à éviter il me semble. En cela, je vous renvoie une fois de plus vers l’article de Greg Nuckols vous apprenant à structurer vos priorités en tant que powerlifter : https://www.strongerbyscience.com/complete-strength-training-guide/ ; car tout athlète digne de ce nom résonne plus loin que simplement par « RAW ou equipped ? ».
Bien entendu, dès lors que vous êtes inscrit en equipped, vous vous devez de prendre le temps nécessaire pour apprendre à vous familiariser correctement avec vos équipements avant de participer à votre première compétition, sans quoi les conséquences peuvent être catastrophiques car « l’équipement a son propre esprit » [6]. Testez (en étant intelligemment encadrer) et vous comprendrez que je veux dire par là 😉
Pour en savoir plus
- Équipements approuvés IPF : https://www.powerlifting.sport/rules/codes/info/approved-list
- Équipements approuvés WDFPF : https://wdfpf.co.uk/
- Consignes d’exécution des mouvements de powerlifting (en quelques mots) : https://lfph.be/le-powerlifting/
- Initiation à l’antidopage : https://berserktrainingsystem.com/initiation-a-lantidopage/
- Powerlifting equipped : mettre ses équipements : https://www.canadianpowerliftingunion.com/equipped-or-unequipped (« All About Equipped Powerlifting »)
- Constat de l’étendue de la notoriété de la fédération IPF (justifie l’orientation de la suivante reconstitution historique) : https://en.allpowerlifting.com/federations/
Brève histoire du powerlifting
Petite reconstitution historique de l’évolution des différentes origines du powerlifting, s’inscrivant principalement dans le développement de la fédération IPF (International Powerlifting Federation) :
Note : cette petite reconstitution historique comprend certaines approximations et oublis volontaires, afin de rendre la lecture un peu plus digeste. Vous m’excuserez d’avance pour les approximations et oublis involontaires ; je ne suis ni historien, ni passionné d’histoire, je suis juste un gars qui aime en apprendre plus sur le sport qu’il pratique …
- [10, 11] Vers le 19e siècle : des hommes, tels que Heinrich Steinborn ou Karl Mörke, démontraient leur force en soulevant des grosses charges (à un ou deux bras) pour le spectacle.
- [11] Début années 1880 (Allemagne) : grâce aux hommes démontrant leur force en spectacle, des clubs d’haltérophilie voient le jour.
- [10, 11] 1887 (Londres) : premiers concours d’haltérophilie (épreuves : levé à un bras, levé à deux bras).
- [10, 11] 1896 : premiers championnats d’Europe, première apparition de l’haltérophilie aux Jeux Olympiques.
- [11, 12] 1920 : les mouvements d’haltérophilie évoluent en passant à l’arraché à un bras, l’épaulé-jeté à un bras, en ajoutant l’épaulé-jeté à deux bras.
- [11, 12] 1924 : aux Jeux Olympiques, les mouvements d’haltérophilie à un bras sont abandonnés au profit de trois épreuves à deux bras : l’arraché, l’épaulé-jeté, le développé.
À partir de maintenant, si vous préférez lire la suite de cette petite reconstitution historique avec plus de détails et précisions, lisez https://www.powerlifting.sport/federation/history ; source à partir de laquelle je me suis intégralement basé pour la suite de cette reconstitution (à quelques exceptions près) [13] :
Malgré l’évolution de l’haltérophilie, qui en ce temps était déjà inscrite aux Jeux Olympiques, ce sport ne faisait pas l’unanimité. Dans le monde entier, beaucoup d’hommes forts ne pouvaient/voulaient pas faire les « trois mouvements olympiques ».
- 1950-1960 : pour développer leur force, les bodybuilders très puissants utilisaient notamment les powerlifts individuels et leurs variations (squat, bench press, deadlift).
- Fin années 1950 (Grande-Bretagne) : pratique du « Strength Set » (une forme de powerlifting comprenant le curl, le développé couché et le squat exécutés dans cet ordre), la Grande-Bretagne et les Etats-Unis organisent des championnats nationaux qui structurent de plus en plus le powerlifting.
- 1964 (Pennsylvanie, York) : championnat américain non officiel de powerlifting.
- 1965 : le curl est abandonné et remplacé par le soulevé de terre, l’AAU (https://aaustrengthsports.org/index.php) prend le contrôle et organise son premier championnat national de powerlifting.
- 1968 (Angleterre, Bristol) : une équipe de six powerlifters français concourent pour le premier championnat international, comprenant les mouvements figurant actuellement au programme des compétitions ; c’est en quelque sorte l’origine du powerlifting qui concorde le plus avec notre pratique contemporaine.
- 1971 (Pennsylvanie, York) : en novembre de chaque année de son anniversaire, Bob Hoffman invite des équipes étrangères se mesurer à une équipe américaine de powerlifting de haut niveau, organise et finance les premiers championnats du monde de la « York Barbell Company » (https://yorkbarbell.com/). Les épreuves sont considérées comme officieuses en raison de l’absence de règles universellement acceptées et d’arbitres qualifiés dans ce nouveau sport, ce qui incita peu de pays à y participer. Également, ces concours suivent l’ordre américain des levées (développé couché, squat, soulevé de terre), un ordre plutôt mal vu par les Européens. Le besoin de diversifier la confrontation avec d’autres pays se fait donc ressentir (sur les 80 participants au concours de 1972, 55 étaient américains).
- 11 novembre 1972 (Pennsylvanie, Harrisburg) : unanimité pour la création de l’IPF (International Powerlifting Federation).
- Novembre 1973 (Pennsylvanie, Harrisburg) : premier championnat du monde IPF officiel de powerlifting.
- 1975 (Birmingham, hôtel de ville) : championnat IPF de powerlifting à l’aide des pères de la ville, des clubs locaux et des powerlifters de tout le pays. La promotion est si bonne qu’elle établit le format sur lequel les futurs événements IPF ont été façonnés. Birmingham se voit attribué le titre de « Mecque du powerlifting ».
- 1976 (Pennsylvanie, York) : grâce à un règlement et des arbitres bien formés, le championnat mondial IPF de powerlifting répartit bien plus équitablement les honneurs que par le passé. Le résultat final, avec la Grande-Bretagne remportant le titre par équipe et la Finlande, le Japon et la Suède montrant également un grand potentiel pour l’avenir, a montré aux Etats-Unis que le reste du monde était maintenant sur leurs talons ; les américains ont longtemps dominé le powerlifitng avant cela.
- 1977 : les caméras et la télévision lors des championnats mondiaux IPF de powerlifting (Australie) ont permis d’attirer l’attention du monde entier et de contribuer à l’essor du powerlifting.
- [14] 14 Mai 1977 (Finlande, Turku) : fondation de l’EPF (Fédération Européenne de Powerlifting). Pendant les dix premières années de son existence, l’EPF n’a pas de statuts ou de règlements distincts et une grande partie de l’administration est assurée en coopération avec l’exécutif de l’IPF.
- [2] 2 novembre 1977 (parenthèse nationaliste) : « Fédération Royale Belge des Poids et Haltères » rejoint les rangs des pays affiliés IPF et EPF.
- 1978 (Finlande, Turku) : meilleur championnat du monde IPF de powerlifting jamais organisé, tant pour la qualité des levées que de l’organisation.
- 1981 : l’IPF devient membre fondateur de l’association des Jeux Mondiaux, l’organisation s’occupant des sports non olympiques, où le powerlifting est présenté pour la première fois à Santa Clara (États-Unis).
- 1982 (Munich, stade olympique de basket-ball) : introduction des tests de dépistage de drogues, durant la compétition internationale IPF de powerlifting, suivant rigoureusement les principes et les exigences du CIO (Comité Internationale Olympique). Des contrôles seront effectués lors de tous les futurs championnats du monde.
- 1982 (Massachusetts, Lowell) : premier championnat mondial IPF de powerlifting des femmes.
- Septembre 1983 (Londres, Canada) : premiers « Masters » de l’IPF.
- Décembre 1983 (Floride) : premiers « Juniors » de l’IPF.
- Milieu années 1980 : en plus de « Open masculin », d’autres catégories de compétition telles que « Open masculin junior », « Open masculin master » et « Open féminin » ont été ajoutées à l’ordre du jour de l’IPF sur une base annuelle.
- [14] 1987 : les statuts et règlements de l’EPF sont acceptés par le congrès. L’EPF a désormais l’autorité nécessaire pour faire du powerlifting européen un sport fort et efficace.
- 1989 (Nouvelle Ecosse, Sydney) : durant une semaine, combinaison des championnats du monde masculins et féminins.
- Début années 1990 : l’IPF et le powerlifting étant bien organisés, les équipes nationales peuvent se préparer pour les différents championnats du monde.
- 1992 (Grande-Bretagne, Birmingham, National Indoor Arena) : à l’occasion des Championnats du monde IPF de powerlifting, le Congrès approuve le maillot pour le développé-couché, dont le premier championnat s’est tenu à Chinese Taipei.
- 2001 (IPF) : introduction de la catégorie « SubJunior » pour répondre aux besoins des powerlifters adolescents, introduction de la catégorie « Masters » aux championnats du monde de développé couché, énorme succès des jeux mondiaux de powerlifting (Japon, Akita).
- 2005 (Allemagne, Duisburg) : nouvel énorme succès aux jeux mondiaux de powerlifting.
- 2006 (Norvège) : pour des délits liés au dopage, la Russie et l’Ukraine sont bannis pendant un an des championnats du monde IPF de powerlifting.
- 2008 : 36 ans après sa création, le powerlifting a atteint une reconnaissance et une popularité mondiales dont on ne pouvait que rêver durant les années 70.
- 2009 (Chinese Taipei, Kaohsiung) : l’IPF envoie plus de powerlifters qu’aux précédents jeux mondiaux, ce qui étend le programme des pratiquants et représente une vitrine pour le powerlifting.
- 2009 : championnat du monde de développé couché « Juniors ».
- Suite : en cours … Gloire au développement du powerlifting !
Références
[1] Disciplines – International Powerlifting Federation IPF. (s. d.). https://www.powerlifting.sport/about-ipf/disciplines
[2] Édito – LFPH. (2024, 21 février). LFPH. https://lfph.be/
[3] Strategic Plan – International Powerlifting Federation IPF. (s. d.). https://www.powerlifting.sport/about-ipf/strategic-plan
[4] Cusano, P., & Di Palma, D. (2019). Training Methodology in powerbuilding. Sport Science. https://hdl.handle.net/11591/487331
[5] Ryan J., M. (2019, 8 janvier). What is RAW Powerlifting ?. MATHIAS METHOD. https://mathiasmethod.com/what-is-raw-powerlifting/
[6] Siem, B., & Siem, B. (2023, août 16). Raw vs Equipped Powerlifting. BarBend. https://barbend.com/raw-vs-equipped-powerlifting/
[7] Technical Rules – International Powerlifting Federation IPF. (s. d.). https://www.powerlifting.sport/rules/codes/info/technical-rules
[8] Nuckols, G. (2023). The Belt Bible. Stronger by Science. https://www.strongerbyscience.com/the-belt-bible/
[9] Shane Martin. (s. d.). Equipped Powerlifting. PDF. Canadian Powerlifting Union. https://www.canadianpowerliftingunion.com/equipped-or-unequipped
[10] Coachathletics. (s. d.). Qu’est ce que le Powerlifting ? (Force athlétique en français) – Athletics Club. https://athletics-club.fr/quest-ce-que-le-powerlifting-force-athletique-en-francais/
[11] Histoire de la force athlétique – CHCM. (s. d.). https://chcm.fr/index.php/historique-de-la-force-athletique/
[12] Histoire | Force athlétique caennaise | Caen. (s. d.). My Site. https://www.caenforceathletique.com/histoire
[13] Dennis J. Unitt. History – International Powerlifting Federation IPF. (s. d.). https://www.powerlifting.sport/federation/history
[14] EPF History – European Powerlifting Federation EPF. (s. d.). https://www.europowerlifting.org/about-epf/history-and-awards/epf-history
Rendez-vous bientôt dans la partie 2 de cette petite série d’articles visant à découvrir le powerlifting 😉
Dans le prochain article, je tenterai de répondre à la question « qui est concerné ? ».